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Kingdom of Heaven

Par Le Ministre du Ministère , le lundi 9 mai 2005.

"La reconstitution historique est un anti-destin" disait jadis André Malraux en sortant de la première de Jeanne d’Arc contre les Capitalistes anglais avec Jean Marais dans le rôle titre.

Et c’est bien ce que l’on constate dans Kingdom of Heaven.

Orland Bloom, plutôt voué aux rôles fadasses de blondinettes effarouchées qui vous tirent quelques flèches de loin tout en débitant des vérités intemporelles ("Le soleil se couche rouge à l’oues", cf. Peter Jackson, Moi et les elfes), se tire ici bien mal d’un rôle de forgeron (on rit déjà) tourmenté par la vie, bâtard d’un seigneur croisé français qui rentre chez lui retrouver cet héritier inespéré pour se le ramener en terre sainte.
Fiston se retrouve donc à Jérusalem, et de sa vie de crasseux du XIIème siècle il s’élève en un ou deux combats - au demeurant fort drôles à voir - à celle de poteau du roi. La terre sainte, c’est un peu le Far West de l’époque, on gravit super vite les échelons.

Bon, pour la faire courte, le jeunot se révèle grand stratège (il tient tête à Saladin himself), agronome (il retape tout le système d’alimentation en eau entre deux batailles), séducteur (il se fait Eva Green entre deux batailles et un puits), donneur de leçons (il renonce à la couronne entre deux batailles, un puits, Eva Green et Saladin), blagueur, etc., etc. Une vraie success-story.

Ze question is, pourquoi voir ce film ?

-  Pour la reconstitution historique ? Pourquoi pas, c’est à la louche mais ça fait plaisir.
-  Pour les acteurs ? Pas pour Orlando Bloom, peut-être pour l’Allemand du début (qui joue très bien avec une flèche dans la gorge).
-  Pour les charmes de l’Orient ? Pas tant que ça, on n’a même pas droit à un ou deux clichés gras pour rire (les Sarrrasins sont presque sympathiques, c’est dire s’ils ont de la marge).
-  Pour l’envie d’en tirer une leçon historique bien large ? Le post-scriptum nous apprend qu’aujourd’hui encore la violence règne en Palestine. Au-delà du bien-penser un peu creux, on se demande quelle leçon en tire l’ami Scott : la lèpre c’est pas bien (cf. le roi masqué) ? Une barbe c’est pas pratique pour manger (cf. Renaud de Chatillon) ?

Bref, c’est pas top mais on sort pas en se demandant pourquoi on a claqué 6 euros.

Que retenir : mon coeur balance entre le teuton percé du col, et cette splendide scène finale où le héros est trop content d’annoncer au peuple qu’ils ont le droit de sortir sains et saufs de la ville... pour errer dans le désert.

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