Dans la même rubrique
- Blog en expatriation
- Clowneries du lundi
- Anagrammes
- La souris mystère
- Ouverture facile
- Un dimanche matin, sur ma mobylette
- Bechamel
- 8 juillet
etc.

Autres piges de
Coin-Coin

- "Faut pas payer" de Dario Fo
- Le Salon de thé "Les Deux Abeilles"
- Nouvelle surnommée
- Misères de bibliothèque
- Fatrazie.com, un site à l’esprit Ubu
- Mood.fr, le nouveau site de Tagada
- Noces funèbres (Corpse bride)
- Grand Jeu de l’Hiver, tirage au sort
etc.


O
ù kon est ?
> 2011 Année des sonzes > Jeux zé distractions futiles

Résultats du Grand Jeu de Juin, le tableau synoptique enfin disponible

Celui que vous attendiez tous, le score du Grand Jeu
Quelle équipe a donc gagné ?
Par Coin-Coin , le lundi 19 septembre 2005.

Eh bien il va falloir tout lire pour savoir

Notes sur le barème :

Sont comptés en faux-sens (violet) :

-  les fausses transformations, qui ne sont en fait qu’une glose
-   les vraies transformations, mais qui opèrent un glissement, source généralement du déraillement complet de la suite de l’équipe

Les contresens (rouge) sont :

-   les oublis de transformation pour les flemmards. Comme la consigne était floue, l’appréciation du correcteur est importante. Je n’ai pas toujours pris en compte les oublis d’adverbe ; en revanche, quand le sens était fort, j’ai compté les oublis.

Exemple : négations non transformées en positif, singulier non transformé en pluriel etc. Le pire du pire, c’est de retrouver le même mot non transformé !

-   les innovations incongrues qui sortent d’on ne sait où, là encore large source de dérapage pour la suite de l’équipe
-   les corruptions de syntaxe : exemple, une proposition infinitive de but transformée en proposition principale à l’imparfait (« afin d’exhumer » devient « j’enterrais »)

Qui êtes-vous ? Trahis par vos mots !

Souvent, on entend vos voix derrière vos petits textes. Voici une petite sélection, ça se joue parfois sur un seul mot qui me rappelle une attitude, une intonation, un petit rien de vous...

Le Grand Chef :

« rêve étrange » devient « cauchemar benêt » « Le cerveau » devient « les paturons ». Ici l’œil malicieux du Grand Chef s’allume

Ministre de la Répression  : « le savoir universel » devient « le néant individuel ». Toujours à exagérer. « Oublier ses leçons » devient « rappeler son devoir ». C’est bien un cerveau déformé de prof qui oppose les leçons et le devoir !

Gudule : « la terre sèche » devient la « terre se fait boue. » L’élan romantique en marche. Tounu : « Le sommet des monts » devient « au pied des vaux ». Préciosité, précision, humour.

Guernaoueb n’en a pas car elle a été très sage dans son impeccable translation, si sage que je n’entendais pas la Ptitgwen derrière.

Valenbonteint  : « l’écume à ses pieds » devient « mousser le long de ses orteils ». La Ravouille, indiscutablement, pointe son nez.

Pascalin  : « mousser » devient « commencé de s’éventer ». L’œnologue est passée par là.

Ministre de la Délation  : « brûle le cerveau » devient « nous glace l’organe ». Le Flo sait se faire grivois...

Tatin : « Qu’importe ? » devient « Où se trouvait le sens ? » Cette transformation m’a ouvert des abîmes de perplexité. Voilà bien les doutes de notre catholique préférée. En même temps, elle invite à une réflexion profonde sur la phrase de Baudelaire. Essayez, vous verrez.

Yvonxydé : « liquéfiait les sens » devient « pétrifiait le corps ». Ou comment, pour Ufs, le corps s’oppose aux sens... ça ne cessera de m’étonner. À moins qu’il ait oublié...

Ministre Carambar : « Corps » devient « âme ». C’est la première fois de la série qu’on trouve cette opposition parfaite, tellement parfaite qu’il n’y a qu’une philosophe pour sortir ça. « une connaissance » devient « un oubli ». Joli glissement...

Ministre de la Pornographie : « cette glace qui me liquéfiait l’âme » devient « cette plaque de tôle qui me pesait sur le corps. » Imaginaire torturé du Kaiser, entre la pornographie perverse et l’histoire de l’industrie du blindage allemand. « Je » devient « les gens ». J’entends la Sause, là, je ne sais pas pourquoi.

Tagada  : On passe de « Cette plaque de tôle » à « cet oreiller de plumes ». Moi, j’aime bien, je vois bien Tagada dire ça.

Grand Architecte  : « le virtuel » devient « l’actuel », l’immuable devient l’altérable, déterrer devient enfouir. Ça me rappelle des conversations sur la finalité de l’architecture contemporaine, vouée à l’altérable. Bon, et puis vu la quantité de rouge qu’il y a, j’imagine que le Gui a fait ça très vite, pour être le premier à finir. Charrette, quoi.

Quel score pour les équipes ? La question qui vous passionne tous :

-  Chaque équipe part avec 70 points, 10 par personne. Sauf que l’équipe 1 comporte le Grand Chef qui compte double, donc ça fait 80 points pour l’équipe 1 et 70 pour l’équipe 2.

-  Par ailleurs, l’équipe 2 a fini, indiscutablement, bien avant l’équipe 1, 8 jours pour être précis, ce qui fait 10 points par jour gagné : 80 points pour l’équipe 2, on a un score 80 - 150.

-  Mais il faut rajouter les pénalités, un demi-point par faux-sens et un point par contresens. Équipe 1 : 15 fs, 3 cs : moins 10,5 points Équipe 2 : 15 fs, 14 cs ! : moins 21,5 points !

donc 69,5 points pour l’équipe 1 et 128,5 points pour l’équipe 2. Jusque là, victoire écrasante de l’équipe 2.

Mais, mais...

-  Je décrète que tout participant qui ne porte pas de lunettes apporte une pénalité de 30 points à son équipe ; cela s’apparente en effet à une forme de dopage naturel. Rattrapons ainsi les inégalités de Mère Nature.

Grand Chef ne porte pas de lunettes, mais elle est Grand Chef donc la pénalité est divisée par deux : moins 15 points. Gudule n’en porte pas non plus : - 30. Total : - 45 points.

Ufs, Carambar, Tagada et Grand Architecte voient trop bien pour être honnêtes. Donc : - 120 points. Et toute protestation de la nouvelle opérée est vaine, car elle a désormais rejoint le camp des dopés.

Nouveau score : 24,5 points pour l’équipe 1 et 8,5 points pour l’équipe 2 !

-  Cela dit c’est aussi un jeu littéraire : il faut aussi compter la valeur du résultat de vos petites transformations par rapport à l’original.

Equipe 1 :

On ne peut qu’être frappé par la permanence du texte 1 de l’équipe 1, encore reconnaissable jusqu’à la fin. Bonus de 20 points. : score 44,5 points.

En revanche, comment « nous voulons » de Baudelaire devient-il « il s’affaiblit », hein ? Glissement volonté/temporalité de « il persiste » à « il arrête » par Gudule, glissement temporel/corporel « il achève » à « il revigore » par Valenbonteint, et le tour est joué. C’est un exemple, mais ici cela mérite une pénalité de deux points. Nouveau score : 42,5 points pour l’équipe 1.

Equipe 2 :

L’équipe 2, ah là là c’est grande catastrophe.

Le Ministre de la pornographie invente « en réalité » qui fait tout basculer pour la phrase 1 : pénalité de 1 point. 7,5 points pour l’équipe 2.

La phrase 2 est intéressante : l’énergie de Baudelaire résolument tournée vers l’avenir est transformée radicalement en une réflexion tournée vers le passé : là encore à cause du Ministre de la Pornographie qui introduit un « cela faisait longtemps » qui fait tout dérailler. Pénalité : 1 point. 6,5 points pour l’équipe 2.

Par ailleurs la phrase de Grand Architecte « ça semblait ancien que je cherchais » est bancale grammaticalement, franchement hein, donc : pénalité de 0,5 point. 6 points pour l’équipe 2.

C’est pas brillant et très nettement, l’avantage est à l’équipe 1 : 42,5 contre 6.

-  Vient maintenant, et c’est là que ça se corse, le temps des Pénalités pour Retour Trop Exact (PRTE), des Bonus pour Bon Esprit (BBE) et Translation Charmante (BTC), voire Bonus pour Saine Obscurité (BSO).

Word - 43 ko
Tableau synoptique
Pour lire les textes de chacun et bien rigoler

Équipe 1 :

Les faux-sens de Grand Chef, comme les fautes de Françoise, sont charmants : 10 points de BBE 52,5.

Ministre de la Répression : 10 points de PRTE pour le texte 1, mais deux points de BBE pour « son devoir ». 44,5

Gudule : 3 points de BBE pour la « forêt luxuriante », 5 points de BTC pour « se fait boue » et 10 points de BSO qu’elle inaugure ainsi, car sa phrase est complètement incohérente grammaticalement.

Tounu : 2 points de BBE pour « au pied des vaux » : 64,5

Valenbonteint : 10 points de pénalité pour avoir rompu le balancement binaire « et que je hais et qui me hait », 5 points de PRTE pour avoir retrouvé mot pour mot la « pauvreté relative » de Tounu (mais avec tous mes compliments). En revanche, 3 points de BBE pour la ravouille et 5 points de BTC pour le « cloaque infertile » que j’aime beaucoup. Opposer « puissant » à « banal » vaut aussi une BBE de 3 points. Ça nous fait donc - 4 au total, donc 60,5 points.

Pascalin  : Opposer « sentir » à « penser », ça vaut bien une BBE de 3 points, et la mer qui s’évente sur la tête, une BTC de deux points.

65,5 points pour l’équipe 1.

Équipe 2 :

Florian : défaire un chauchemar, c’est une BTC de 15 points, et l’eau qui glace l’organe, une BBE de 3 points. 24 points.

Tatin : Une PRTE de 10 points pour le texte 1, tout comme pareil le Jo. En revanche, l’interrogation pas très chrétienne du faux-sens vaut une BBE de 8 points. 22 points, donc.

Ufs  : avez-vous remarqué que « une connaissance », c’est un terme presque aussi vague, sinon plus, qu’une « inconnue » ? Pour ça, une BTC de 2 points, mais hélas annulée par une pénalité de deux points pour avoir rompu la syntaxe, en oubliant le point d’interrogation. En revanche, un BBE de 5 points grâce à la sensualité de cette phrase « je n’étais pas sûr, grâce à ce feu qui me pétrifiait le corps, de remonter au ciel ». 27 points, donc.

Carambar : deux points de BBE pour le champ lexical glaçant de sa phrase 2. Et le BSO pour cette saine phrase « exhumer l’avant-garde », ça vaut bien 8 points. 37 points

Ministre de la Pornographie : BSO aussi de 8 points pour la plaque de tôle et cette innovation « fier de mon nom », qui arrive grâce au mélange obscur entre les deux phrases « je n’avais pas perdu le mystère. / Sous l’anonymat ». 45 points

Tagada : un BTC de 10 points pour l’ « oreiller de plumes » sus-cité, et un BSO de 5 points pour la dernière phrase où la relation cause-conséquence me laisse sans voix. 60 points.

Grand Architecte 10 points de BSO pour la phrase 1, qui franchement ne veut rien dire. Par contre un blâme spécial ici, le BFA : Blâme pour Flemme Aiguë, de 5 points.

65 points pour l’équipe 2 !

Nous pouvons donc conclure provisoirement à la petite victoire de l’équipe 1

65,5 contre 65.

Mais, mais, la Luciocratie ne peut se contenter d’une « petite » victoire. Le Jeu est Grand, le Chef est Grand, il faut donc une Grande Victoire. On pourrait penser que cette conclusion m’est dictée par des impératifs d’auto-préservation, suite à des pression amicales de ma hiérarchie. Tout cela est bien sûr parfaitement faux.

Je déclare donc la MISE HORS LA LOI des VIRGULES comme instrument de la rhétorique bourgeoise. Ainsi, et selon ces nouvelles normes inspirées de la statistique française du chômage,

l’équipe 1 vainc l’équipe 2 de 655 points contre 65 !

L’équipe 1 a donc gagné 7 bouteilles de vin (6+5+5 puis la somme des deux chiffres),

tandis que l’équipe 2 a gagné 2 bouteilles de vin, achetées par mes soins (du vin pas trop cher tout de même).

Ultime condition : en sa qualité de vainqueur, l’équipe 1 doit pourvoir à la soif de l’équipe 2 quelle qu’elle soit. C’est inaliénable.

Donc, bravo à vous, il faudra ainsi organiser une fête pour se régaler des proses de chacun et pour picoler. Avec du vin vrai pour les parisiens présents, et du vin virtuel pour les exilés de France et d’ailleurs.

Ce fut un Grand Jeu.

Répondre à cet article


Jeux zé distractions futiles