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> 3615 Ma Vie

Cordon sanitaire en milieu téléphage

Par Guernaoueb , le vendredi 14 octobre 2005.

Malgré la multiplication de mes rendez-vous médicaux cette dernière année, je n’avais encore jamais eu le temps de tester la palette des activités des malades. Cette fois-ci mes yeux restent preux : je peux donc lire des bédés (merci namis !), regarder le chat étirer ses pattes, découvrir les derniers clips de ce qu’en France on nomme ’RnB’ et surtout faire des comptes-rendus de la tévé publique et de la TNT.

Bande son. Chants orthodoxes de Carême et de Pâques - Choeurs de prêtres de Sofia (Direction Kiril Popol, 1993 aux éditions JADE). Très bien pour ce que j’ai. On a presque l’impression que le coca-cola, gagné lui aussi par une sérénité soudaine, en perd ses bulles plus vite.

Bande dessinée. Le Chat du Rabbin. Ahhh, quel plaisir de lire et relire ses méditations en maison judaïque. Ca va d’ailleurs très bien avec les chants orthodoxes.

Bandes vidéos. Bien entendu, vous me connaissez, il était hors de question de manquer une occasion de faire un état des lieux de notre meilleur ami le poste à redevance tévé.

Petit flash info pour éventuels amateurs : entre midi et deux, sur AB1, on retrouve Arnold et Willy (grande nouvelle, ça ! ça n’a pas pris une ride, et on rigole toujours autant et pour les mêmes raisons qu’avant !). Et pour les retardataires, France 5 rediffuse pour la énième fois Olive et Tom. Là, ils en sont au début : Olive joue contre l’équipe de Tom ; Becker est déjà arrivé.

Arte : Traque sauvage. Je ne vous ai jamais raconté mes après-midis dominicaux à regarder Animaux, France 5, Arté et autres chaines passionnantes ? Cette fois-ci, nous assistons à la capture puis à la réintroduction de stioles dans une réserve naturelle africaine. Devant cette traque "GI-US" des oryx, on s’interroge : pourquoi les capturer (avec tant d’énergie guerrière, du moins pour les minutes que j’ai vues) pour les remettre ailleurs ? Certes la réserve sera plus vaste et protégée de la chasse, mais tout de même, adieu leur maison originale et bonjour le choc. Et puis n’est-ce pas le terrible aveu de notre faute irréparable que de devoir les déporter ? Ces hommes traqueurs sont étranges : leur chef blanc, John, ne cesse de répéter : "qu’ils sont bêtes ces oryx, voyez comme ils vont dans le mauvais sens". Et comment, ils fuient l’hélico censer les rabattre. Ils ne savent pas que c’est "pour leur bien" et comment pourraient-ils le comprendre ? Ce John est con, c’est un fait. Mais quand même, ça pose des questions. Et bizarrement, à part l’aide providentielle du John et ses sbires, le documentaire sans aucun commentaire ne m’a pas semblé l’aborder. Ou alors avant que j’arrive.
Heureusement, dès que la porte s’ouvre, les bestioles filent à l’air libre. On aurait presque l’impression que tout va bien, comme après une étrange parenthèse de cauchemar.

Benjamin Biolay. J’aime pas ses poses en photo, sa tête de mécontent qui s’enlaidit exprès pour ne pas ressembler, sa voix sans articulation au jem’enfoutisme feint. Et pourtant, que de se dire que ses chansons sont bonnes : un tantinet emmerdantes parfois, mais un sens de l’orchestration vraiment bon. J’aime moins sa façon de poser la voix (encore un enfant de Françoise Hardy comme dit la presse), ou ses textes, mais côté écriture musicale, l’est bon le garçon. L’élégance parisienne, affirme le Times ? Moi je préférerai l’élégance mélodiste (et comme toute élégance, parfois c’est un peu chiant).

France 4 chez Christies. Je quitte Jean-Jean et Biolay et me voici en plein fauteuil de chez Christies, grand lieu de vente aux enchères. Ici, un Hélion part à 4 000€ alors qu’estimé à 30 000€, et d’autres flambent alors que maigrement pressentis. Le documentariste s’efface ici encore : nous sommes dans la salle des ventes et je suis (suivre, ho !), assez ravie, ma première vente aux enchères. Parfois, quelques interviews rapides des acheteurs à la Maillon faible "alors, zêtes content de votre vente ? " Une visite sympathique ma foi.

Débuts de soirée, retours d’école.
NTI : ses mangas. Free indiquait Ranma 1/2 mais au bout de 7 morts depécés en quelques images fixes mal enchaînées, je retrouve bien Ken le survivant. Oui ben je n’ai pas changé là-dessus, c’est toujours horrible et vilain. Les morts, j’ai l’âge, dira-t-on. Mais alors quelle atroce animation, et quelles voix ! à côté, celles des méchants de Nicky Larson recèlent de subtilités. C’est NRJ12 qui me sauve et son banaba split de clip de Black Eyed Peas : très crémeux, mais parfois ça soulage.

Mais ya Albator 78 sur France 4. Etonnant de voir à quel point les doublages sont soignés ici. Et cette poésie diluée jusqu’aux scènes de combat : lorsque la musique, à relents intersidéraux, se lance aux premiers tirs échangés, la scène n’est pas seulement le combat mais l’ensemble, musique comprise, contemplation comprise, et l’on comprend que malheureusement, c’est nécessaire et inéluctable. Grande suggestion du sentiment du destin.
Quand j’étais petiote, je n’étais pas fan, dessins trop sombres, parfois effrayants, mais il y avait ce côté calmant qui retient le regard grâce à la mélodie flegmatique calquée sur les passages violents. Un peu comme la scène de tuerie d’Oliver Stone, au Drive du début de Natural Born Killer : la suave voix bouddhique de Linarde Cohen (avec l’accent siouplè, c’est plus parlant) emportait tout : ça m’a longtemps fascinée.

RTL9 et ses Condamnées (Bad Girls en VO). Je ne sais pas si nous avons droit ici à une nouvelle saison, mais on dirait que les couleurs Derrick se sont fait la malle. On dirait aussi que de nouveaux pulls ont été offerts aux matons et que des réductions budgétaires drastiques ont éloigné la bière.
Bad Girls dépeint l’univers carcéral féminin en une série qui fait souvent un peu glauque et cheap [1]. Peut-être les épisodes parviennent-ils avec beaucoup de retard sur RTL9, peut-être que l’habitude française des séries plutôt américaines et donc forcément un peu aseptisée ou bodybuildées provoque cet effet glauquasse.
Je l’avoue, je n’ai jamais accroché, et peut-être que la série valait le coup. Dureté entre prisonnières, vie mal fichue des matons hommes et femmes, perdus entre précarité, amours, alcool etc. Finalement, quand la matonne tombait dingue amoureuse de sa prisonnière, c’était un peu la success story qui met du baume au coeur de la série, mais comme la vie est dure, ... etc. Alors moi, ça m’a toujours fait un peu mal de voir que sur beaucoup de logoss de gouines, c’était un peu la seule série dont on parlait. Pourtant, yen a plein d’autres plus pétulantes, et même avec de l’humour lesbien d’ailleurs.

Dark Angel par exemple, c’était plutôt le grand pied violet. James Cameron en producteur, on pouvait s’attendre que les moyens seraient là (vilaine phrase, hein). Scénario innovant, effets spéciaux bien ficelés, humour anti-misogyne très percutant, jolis combats et thèmes d’époque (cynisme, génétique, post-urbanité corrompue et précaire, dérive sécuritaire, amitié, street et bikers), et actrice canon (Jessica Alba, comment l’oublier), oui d’accord acteur canon [2]. Ca dépotait pas mal. Ajoutons à cela puisque c’était le fil conducteur, sa copine gouine rentre-dedans et une véritable mixité raciale, et on aurait eu de quoi parler pour egayer un peu les soirées identitaires.

Heureusement, devant le succès d’autres séries [3], la chaine Showtime a décidé d’avoir la sienne, et nana cette fois, et plutôt gay. Ca s’appelle The L Word et vous aurez compris que voilà l’occupation de mes soirées depuis la rentrée. C’est aussi une grande source d’enrichissement de son anglais (car la VF est bannie pour cause d’enlaidissement systématique. Règle générale : toujours regarder un film de filles en VO . Pour les amateurs de série, c’est à ne pas louper, notamment les amateurs de série à namitié, zamours, tranches de vie, quoi ! Et on rigole, hein.
L’avantage premier, c’est sûr, c’est le pouvoir des actrices sur le public (termes volontairement neutres, je suis vraiment magnanime). Marina est une femme parfaite. Shane est le (chronique subitement sans voix de narration) fantasme numéro un. On peut facilement s’idenfier pour celles et ceux qui aime s’identifier aux personnages ou comportements des séries. Et pour les autres, leur blabla est distrayant, c’est drôle, et on s’attendrit régulièrement (le bourdon a l’âme tendre).
Quant à la catharsis grecque si finement soulignée par la grande Chèfeu en personne, elle fonctionne à merveille. Me voici à réfléchir comme une malade (la téléphagie a souvent des sources profondes d’invention/réinvention de soi, amiEs de Dolto bonjour), puis revivre mes malheurs mal digérés, encore des mouchoirs qui trainaillent, mais ça rappelle juste que c’est la vie et une grosse peluche à côté c’est bien aussi. Et puis ya Shane (on attend toujours sa venue au bar d’à côté, heho). Et ya Bonobo. Et à la fin, ça passe aussi, qu’il parait, la rancoeur.
Toujours est-il que cette série est rudement efficace, c’était le propos.

AB1 milieu d’après-midi - Faut-il rappeler que les Nouvelles Filles d’à côté ont toujours leur créneau de diffusion ? Toujours aussi bête, mysogyne, bruyant, agité et mal joué. Mais incroyable dans son genre. Premiers baisers également. Finalement bien moins bête que le premier. Ah, et les Vacances de l’amour. Mais bizarrement c’est sur NT1 (vers 13h).

Entendu sur TLM "Donte come kknokin’g, un film de Ouim Ouemdeurss". Wow. Mis à part cet égarement de la présentation des films à l’affiche lyonnaise, TLM est une très bonne chaîne à visiter régulièrement, comme une vierge une ville française du XIXe siècle. Bien mieux que TLT (Toulouse), celle de Nantes, et bien d’autres.
On y trouve : des balades commentées de la ville, parfait pour les curieux, la retransmission intégrale des conseils municipaux (passionnants les longues nuits de rédactions de mémoires professionnels), des mini-concerts studios d’artistes intéressants (les gars du Peuple de l’Herbe y sont passés), des nouvelles fréquentes du Football Club de Lyon puisque c’est lui qui va encore gagner cette année, et des débats. Et franchement, pour une chaine locale, les débats sont loin d’être dégueulasses. Hier, c’était la grogne des médecins contre l’application nouvelle et décidée du code de la Santé Publique concernant le tarif des consultations en Maison de garde médicale [4] : le samedi est un jour ouvré dans le Code, donc à 20€, mais les médecins ne l’entendent pas ainsi (40€) et faut bien dire que la tolérance pour l’ouverture du samedi de 14h à 24h (soit comme un jour férié) ne les aide pas franchement à la jouer réglo.

"’Zik". Si on aime le rap français, c’est la chaine sur laquelle trainer un petit quart d’heure. Les clips sont un peu tous les mêmes, mais en même temps, avec le hip-hop ricain, on est bien habitué. Ici, on ne vient pas pour l’originalité des textes ou des poses, mais parce qu’on aime le beat et le flow des petits jeunes qui démarrent. Ensuite, sincérité dans la démarche ou opportunité de passer à la télé en faisant une petite vidéo dans son lycée avec sa classe (filles en moins, faudrait pas gacher la pellicule), on le sent assez rapidement, et chez certains, on sent qu’il y a de l’énergie, un peu de talent, et ça fait plaisir. En tout cas c’est mon cas. D’ailleurs, tout compte fait, on ne casse pas tant de putes et de pédés que ça. Du moins j’ai survécu. Mais c’est vrai que comme j’écoute TTC, j’ai un peu l’oreille tolérante...

France 4. j’y aurai vu les bonus Taratata. Ca veut dire les images de la préparation de l’émission Taratata : quand la blonde énergique Marie-Jo Tério répète avec le fatigué Jean-Louis Murat leur reprise de T-Rex (bonne surprise), quand Naguy se fait tèj par Liam Ghallager parce que celui-ci a des lunettes de soleil qui emmerdent le monde et qu’il n’a pas envie de répondre à Naguy sur enchainerait-il les chansons ou répondrait-il de temps au temps à quelque interview lors de l’émission, quand l’équipe flippe à l’idée qu’Oasis répète de travers et que la caméra n’ait pas le temps d’apprendre à bien se placer en conséquence, bref, une petite virée en intérieure qui rappelle qu’il y a ici de bons moments de musique (Oasis à part parce qu’ils sont bêtes) et que tout ça, ça se prépare.
J’y ai aussi vu une pièce de théâtre. Et des mangas. Et une intervieuw de Biolay, je l’ai déjà dit. Et hier yavait un concert sauvage de Devendra Banhardt à Paris, mais j’ai éteint la télé.


Notes :

[1] Phrase qui vient souvent à l’esprit en voyant la série, et ce même avant le TCE : vive le modèle social anglais, ou allemand d’ailleurs, avec les couleurs on ne sait jamais bien.

[2] Logan et ses petites lunettes, c’est un peu le Mark Green jeune, - et sexy, - et téméraire, mais bon, lui aussi il a sa petite tumeur à lui, dans ses jambes

[3] Comment ne pas penser à Queer as folk, d’autres pensent aussi à Sex in the city, mais c’est sûrement le désert qui provoque les rapprochements...

[4] Ces famuleuses maisons médicales ouvertes de 20h-24h en semaine et de 14h-24h le dimanche et jours fériés chargées de prendre le relais entre le généraliste et l’hopital. Grand succès en région lyonnaise, et un certain désengorgement des hôpitaux en 69.

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