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à la bibliothèque

Par Le Grand Chef , le jeudi 30 août 2007.

Pour commencer il y a la queue.

Mais comme tout le monde sait qui je suis, on me laisse resquiller en ayant l’air de ne pas me reconnaître. Ensuite j’arrive devant le néon vert qui ne clignote pas mais qui pourrait et qui me passe aux rayons X avant qu’un portique examine mon potentiel de terroriste.

Puisque je ne fomente pas d’attentats contre moi-même, je passe cette étape haut la main et je pénètre dans le sanctuaire.

Les marches de l’escalier roulent comme un tambour à l’orée d’une grande bataille et m’enlèvent jusqu’au 1er étage, ou le second, c’est selon.

La foule est discrète. Ses pas la porte moins que ses pensées. Quand la moquette s’efface, trois talons claquent sans plus de bruit. Je vole 8 dizaines d’ouvrage de la cote 1"4 (philosophes et Grands penseurs) à la cote 914.44(31), luciocracitisme, en passant par les 32.1 (l’Etat c’est moi) et les 338 (sociogogologie). Je choisis une place parfaite, entre la lumière et l’ombre, branche mon animal électronique et monte un mur de papier relié entre moi-même-je et le reste du monde.

(JPEG)
Maison diurne

Enfin, je peux commencer. Non pas à lire. Vulgaire activité, si attendue en ces lieux. Non non. A regarder. Tous ces visages ahuris. Ces copines qui textotent, ces couples qui s’embrassent, ces juristes, ces économistes, ces historiens, tous ces gens qui vont rater leurs examens. Quels examens d’ailleurs ??? qui passe des examens à une saison pareille ???

Je vois les fous et les désespérés. J’entends les doutes mais jamais de discussion sur le Guide de la gestion. Les livres soupirent et les revues s’ennuient. Les magasiniers ne parviennent pas à les ranimer et les reposent comme des enfants qui dorment dans le linceul du classement orthodoxe. Je vois les regards s’en aller et les yeux se fermer. Dehors les touristes coulent dans les tubes en verre en direction des expositions qui nous cernent. Le temps flotte et s’écrase dans les rayonnages. Quelques mains de visages las se serrent comme à un enterrement. Les moues deviennent légion.

Je comprends que c’est l’heure de la pause et file, sautillante, vers la passerelle qui prolonge goûlument les machines à café vers le parvis de Beaubourg. J’harangue un peu la foule exténuée par les rythmes de djembé. J’avale mon goûter et de guerre lasse, je décide de déguerpir.

Conclusion, si tu veux travailler, reste bien enfermé.

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