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Le nouvel accrochage des collections contemporaines du Centre Pompidou

Par Tatin taquine , le mercredi 15 juin 2005.

Briguant depuis fort longtemps le titre de ministre du bon goût, je me devais d’être à ce vernissage. J’ai joué des coudes, je me suis donné du mal et j’ai finalement réussi à obtenir un carton d’invitation.

Lundi 13 juin le Centre Pompidou présentait à quelques invités le nouvel accrochage de ses collections contemporaines sous le titre "Big Bang, Destruction et création dans l’art du 20e siècle".

Chaque année, le Centre Pompidou change l’accrochage de ses collections permanentes, l’occasion pour certaines des oeuvres restées en réserve de s’offrir une petite cure de jouvence. Le principe de ce petit ballet est simple et désormais bien rodé. Mais 2005 est à marquer d’une pierre blanche : l’accrochage chronologique a été abandonné au profit d’une approche thématique.

D’un point de vue international c’est loin d’être révolutionnaire, mais en France c’est une grande nouveauté. On se doit donc de saluer cette heureuse initiative. Une salle consacrée aux monochromes, à la transparence, aux vanités... cela rend joyeux. L’historien de l’art qui sommeille en chacun de nous est en émoi face à ses rencontres artistiques inespérées. Il se prend à rêver de contemplations esthétiques intemporelles et universelles !

Ce soir-là, cet enthousiasme fut malheureusement vite balayé par un autre ballet : celui des mondanités. Les vernissages sont toujours l’occasion pour collectionneurs et galeristes de hurler leur bonheur de se retrouver entre eux dans ce lieu qui est un peu le leur. Les rêveries esthétiques sont dès lors vite piétinées. La chose la plus importante est de savoir qui de machine ou de truc porte le mieux Issey Miyake...

D’un point de vue plus théorique, il faut noter que le choix des catégories thématiques est tout à fait critiquable. La différence entre la démarche d’ouverture pédagogique de la Tate Modern de Londres et celle plus étriquée du Centre Pompidou est perceptible. Au lieu d’offrir de nouvelles perspectives, ce nouvel accrochage impose plus qu’il ne propose une lecture des oeuvres. Il plaque parfois sur les oeuvres une interprétation tout à fait discutable. Placer une oeuvre de Kandinsky dans la salle "Enfance" parce qu’elle offre une émotion esthétique immédiate me semble par exemple assez dangereux, tout comme présenter toutes les oeuvres représentant des femmes nues sous le thème "Prostituées".

La comparaison avec la Tate Modern autorise une dernière critique. En voulant présenter le plus grand nombre d’oeuvres possible, le Centre Pompidou étouffe visuellement le spectateur et ne donne pas aux tableaux l’espace qu’ils mériteraient. On regrette enfin que les photographies soient reléguées dans les couloirs menant aux toilettes...

Pratique : "Big Bang, Destruction et création dans l’art du 20e siècle", du 15 juin 2005 au 27 février 2006 au Centre Pompidou.
-  Plein tarif 7€, tarif réduit 5€ (gratuit le 1er dimanche du mois)
-  Horaires : tous les jours, sauf le mardi, de 11h à 21h.

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