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Syriana
Etats-Unis. Téhéran. Genève. Beyrouth. Cap d’Antibe. Espagne. Maroc. Dubai [1]. Sur la scène : du financier. Du travailleur immigré pétrolier. De l’espion de CIA. Du petit Suisse qui barbote. Du conseiller énergétique suisse. De l’avocat. Du chomeur écolier. De l’émir. Du progressisme. Des intérêts.
Syriana est un film assurément intéressant sur le pétrôôle et ses nombreuses ramifications (finances, géopolitique, terrorisme, justice), pour qui a toujours trouvé tout cela trop abstrait - et compliqué. Une fois dedans, il faut bien s’accrocher car la réalisation, efficacement rapide, est peu bavarde en explications. Mais le propos est sérieux et donne à penser. Simulacre de résumé, peut-être, pour y voir plus clair. Quoique. Un vétéran CIA se voit confier une mission d’importance.
Au milieu de tout cela, il y a l’énergie : le géant texan Connex Oil vient de se faire siffler ses entrées pétrolifères au Kazahkstan par Killen, une tite société : plions court, rachetons Killen. C’est sûr, il va falloir composer avec la Justice, méfiante, qui va vouloir vérifier la netteté de la fusion. Mais quand le Prince Nasir, décide en son émirat d’accorder les droits de forage de gaz naturel au plus offrant (ah ces Chinois, toujours eux !), ça peut facher le texan. Mais au fait, est-ce forcément lui l’héritier du trône, ou y a-t-il mouton à amadouer dans le coin ? Quant à l’individu, il n’est jamais loin. Qu’il soit un acteur direct sur la grande scène, manipulé ou manipulateur, ou qu’il soit dans son simple quotidien, la petite histoire n’est pas coupée de la grande : tout est lié, dit l’affiche du film. Le slogan est passe-partout et conviendrait tout autant à Ken Park ou Usual Suspects, sauf qu’ici on devine une intention politique, derrière le teaser commercial : non, l’individu n’est pas rien et la hiérarchie pas si flagrante, le terrorisme est là pour nous le rappeler, lui qui recrute justement les "petites gens" pour marcher dans les gros pas de l’"Histoire". Tout cela n’est donc pas si abstrait : il y a des hommes de chaque côté de la chaine, de l’ouvrier de chantier au décideur sous influence. Ca tombe bien, le spectateur en est un aussi. Si ça peut inviter à questionner... Derrière ce film,
Syriana, film américain de Stephen Gaghan, 2h08, avec George Clooney, Matt Damon, Jeffrey Wright, etc. Très bons acteurs. Très intéressant. Mais un peu dur à suivre.
[1] Première autorisation de tournage aux Emirats Arabes Unis pour une grande production occidentale.
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