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Chronique du week-end passé.

Un restau dans le 4e
Ou l’on apprend comment les Corses sauvèrent une soirée de la loose et le grand site de la famine.
Par Guernaoueb , le samedi 24 septembre 2005.

Ach, la petite soirée romantique de ce frais samedi soir semble tomber à l’eau : un problème technique a déraillé la pendule du Temps universel qui s’est mis à s’accéler, tandis que le restaurant italien que nous visions a pris peur et reculé de plusieurs arrondissements.

Notre conscience est formelle - il nous faut un remplaçant dans le Marais.

Sûres de nous, Bonobo et moi nous dirigeons vers l’O2F - au moins, c’est une valeur sûre. On sait la nourriture bonne et fine, le service tout en douceur et l’ambiance compatible au dîner à deux-qui-vont-par-deux. En plus, ils servent tard et sont plutôt rapides. Pour ne rien gacher, Guillaume le serveur est très aimable et parle de ses plats avec passion.

Ach, Skandâleuh ! La loose, o2F est fermé. Que faire alors ? Nous nous passons donc en revue les restaus que l’on connait dans le Marais. San Antonio (la pizza est assez inattendue mais elles sont bonnes et l’ambiance resterait ok), Epices et Délices (mmm, pas assez intime), un japonais (pas ’ssé chér mon frérh !), le Piccolo (trop fréquent), GRRR. Sur le chemin, on trouvera notre solution chez les Corses - et l’idée d’écrire un article sur le Grand Site.

Bien entendu, cette liste ne demande qu’à s’épanouir grassement au soleil sous des tonelles flottantes. Pour la satisfaction de tous, j’ai choisi d’organiser par budget / envie.

Budget 1 - Les en-cas - De 4 à 10 euros

Les falafels


Nous avons sous la main : Chez Marianne, l’As du Falafel, chez Hana. Le tout dans la célèbre rue des Rosiers.
-  Avis. Personnnellement, ma préférence va à ceux de chez Marianne. Bonobo hésite entre L’as du Falafel (une valeur sûre) et ceux de chez Hana (qui oscillent entre le très gras, carottes épaisses et baignées d’huile, et le fameux, paraît-il). Mais moi j’en dis que finalement tout se joue sur le critère :
-  si c’est la boulette, je recommande l’As
-  si c’est la garniture, je penche pour Marianne. Et puis chez Marianne, on finit toujours par se retrouver avec des patisseries ou des boissons offertes.

Les douceurs


Là, on hésitera entre les deux Finkelsztajn. La jaune (Sacha, plutôt salé) et la blanche et bleue (plutôt sucrée). Elles pratiquent toutes deux des prix élévés mais c’est le quartier et c’est fort bon.

L’entre les deux


Autrement dit, le truc hybride qu’il faut donc payer le prix de la hype. Nous parlons ici du centre culturel suédois. Le cynique le recommanderait pour les déjeuners frugaux. Mais pour le visiteur de passage [1] qui veut s’offrir un en-cas, c’est pas mal.
-  Le manger : desserts excellents à 5 euros (tarte brisée aux poires fameuse). On peut aussi trouver une grosse Wasa avec 2 feuilles de salade, 3 moitiés de tomates cerises et du saumon, le tout très bon malgré la description avare, mais voilà (5€).
-  Mangeurs : au cas où vous ne l’auriez pas compris, c’est plutôt pour les petites faims de gourmandises interdites par le ministère de la Santé mais qui se rattrape sur la fanfaronne Wasa. Un grand gaillard rupestre se trouvera 1- trop grand pour l’endroit, 2-trop rustre pour la maison toute de blonde Suédité SophiaCopolesque vêtue, 3-affamé.
-  Derrière la station St Paul côté rue des Rosiers. Près de la rue Malher, rue Pavée etc. (honte à la base de données des pagesjaunes.fr).

Budget 2 - De 7 à 15 euros

San Antonio (pizzeria, pates, salades). Leurs pizzas sont très bonnes (pates à éviter) et la terrasse autorise les ambiances intimistes comme les ambiances amicales plus expansives. Un très bon choix pour une fin de soirée : passé 23h, ils servent encore.
-  Adresse : 1 rue de la Verrerie. (entre Bourg Tibourg, Moussy, rue des Mauvais Garçons, etc etc. Bref, on peut pas louper.)

Crêperie de Beaubourg. Juste à côté des statues de Niki de St Phalle, une bonne crêperie qui accueille indifférent des grandes tablées ou des petits duos. Bon, c’est une crêperie, quoi, alors que dire de plus, si ce n’est qu’elle est bonne.
-  Sert aussi omelettes, croque-monsieurs etc.
-  Les pagesjaunes sont une calamité vivante.

Japonais de la rue de la Verrerie. Très bon tekadon (le vinaigré). Attention, 4 nippons dans le même bout de rue. Le notre est Kyo. Autre Japonais pas mal à grandes tablées (notamment en terrasse) : rue Quincampois, côté rue Lombard.

Budget 3 - De 10 à 20 euros

Epices et Délices. Idéal pour les sorties à plusieurs ou les gouts inaccordables : ici, pas de problème de choix parce qu’ils servent français, oriental, petits plats, grands plats, budget varié. Le service est sympa et peut même être l’occasion d’une démonstration de sauce dessert. Il arrive aussi que les voisins de bouche nous trouvent sympas et partagent leur bouteille. En plus, ils servent plutôt tard.
-  Dimanche midi : Brunch et rien d’autre (20€).
-  Adresse : juste derrière l’immeuble de votre Dévouée, 53 rue Vieille du Temple.

Le Piccolo Teatro. Un peu notre restau à nous. Le lieu est exigu mais connu de partout : c’est sans doute le meilleur végétarien de Paris, et les mangeurs intéressés venant de l’étranger connaissent généralement l’adresse lorsqu’ils arrivent en France.
-  Le manger. Ici, la nourriture est typiquement végétarienne : tofu, tempeh, quinoa, nourrissants gratins, aghar aghar, café de céréales (Yonnan), mélanges de légumes etc.
-  Mon plat préféré : le tempeh au curry. Le gratin menthe/épinard n’est pas mal non plus, très bon mélange. En entrée : la salade composée m’a laissée un très bon souvenir (la sauce !). Quant au crumble au pommes, c’est un très bon choix.
-  Budget : De 10€ jusqu’à 20. Gratins dans les 10€. Menu à 15,50€ (entrée-plat-dessert). Tempeh à 13€. Dessert à 5€.
-  Les moins : selon la serveuse, on aura du mal à se faire comprendre (Babel, Babel) ou du mal à se faire servir.
-  Pour ceux qui ne le sauraient pas encore c’est au 6 rue des Ecouffes. Pour ceusses qui veulent croiser Shane un certain soir d’octobre prochain, c’est le restau idéal.

Le Potager du Marais. Celui-ci est plus cher. Mais il fallait bien une alternative au Piccolo. Tenu par deux petites nanas très gentilles qui se démènent malgré l’heure tardive pour tirer la table de la longue rangée et nous permettre de nous asseoir. On n’aura pas d’entrée (il est tard, disais-je) mais le plat de résistance se délecte et le dessert aussi.
-  Le manger. Cuisine bio qui se décline sur des plats végétariens mais on ne peut pas vraiment parler de cuisine végétarienne : ici, pas d’agar agar, pas de tempeh, pas de plat basé sur les tofu, céréales, pommes de terre, etc., qui remplisse le strict équilibre alimentaire des protéines, bla bla etc. La cuisine est d’ailleurs finalement moins "quotidienne" et plus "fine". Plus recherchée sans doute aussi.
-  Finalement et pour résumer mochement, végétarien n’est pas vraiment le but mais juste une composante. Personnellement, j’ai noté une tendance un peu provençale et indienne (le cuisto). Patates douces marinées dans une sauce au curry parsemée de tomates, par exemple. Magnifique dessert de crème brulée au gingembre (pour des raisons de santé indépendantes de ma volonté gustative j’ai dû me contenter de 2 cuillerées : 2 cuillerées mémorables).
-  Adresse : 22 rue Rambuteau. Une jolie adresse à connaître.

L’italien Chatelet, début rue Montorgueil tout ça. L’humeur du serveur varie mais les pates et gnocchis sont très bons. Mélanges originaux (figues, truffes..).
Les moins. Portions plutôt maigres pour Guernaouelle. Un peu cher pour la quantité.

O2F. J’ai dit l’essentiel en intro. Bon, assaisonnements originaux, amabilité, petit restau sans prétention. Ouvert tous les soirs sauf le lundi. 4 rue du Roi de Sicile.

Budget 4 - De 22 à 35 euros

Corse : L’Alivi. Un peu cher mais très bon.
Ambiance corse (Tintin, Astérix, GUide, affiches, musiques, produits, boissons).
-  Le manger : Commencer par le kir aux chataignes n’est pas une mauvaise idée, pour enchaîner par une mousse de Coppa aux poireaux. Un délice. Bonobo a gouté les sardines aux fenouils, très fraiches, mariage des saveurs parfait. Filet de bar aux blettes. Gratins d’aubergine aux brebis corse.
-  Prix : Menu à 22€ (entrée, plat). A la carte, compter dans les 8-10€ pour les entrées et les desserts. Dans les 15-20 pour les plats.
-  Service agréable, clientèle variée (famille, trentenaires du coin, habitués corses, amis ou namoureux).
-  Et chants corses (reprise corse de chants catalans, révolutionnaires cubains, etc.).
-  27 rue du Roi de Sicile. Une fois de plus à 2 pas de votre Dévouée.

Les Petits Marseillais. Un peu cher mais très bon. Très bien pour occasions spéciales. Plats originaux, dans un cadre très lumière tamisée-bougies. Cuisine typique française du sud. Bouillabesse, cotelettes d’agneux sauce vinaigre balsamique miel. Je n’ai pas testé mais Bonobo aime beaucoup.
-  Adresse : 72 rue Vieille du Temple. Et un site web.

Argentin (au niveau de la rue Malher / place des Vosges : ouais, va falloir trouver plus précis hein). Testé par Bonobo : très bon.

Pas testés mais rapports de mouchards positifs

En attendant plus amples développements...
-  Le Maronnier, rue des Archives. Grand sandvitche de bobo agréable au palais.
-  Le Palais du Fruit. Bon ben ça, ça marche toujours, à ce qu’on dit [2].

Testés mais moins appréciés

Libanais de la rue du Roi de Sicile. Décor un peu nul. Nourriture copieuse mais pas sensas. Bonobo ne fut pas fan.

Et pour bruncher ?


-  Pas besoin de tripatouiller des fesses, le Pain quotidien fait des Brunch excellents. 18 €, mais ya c’qu’il faut, à volonté, hormi la salade fort appréciée de Bonobo , servie une seule fois.
-  Sinon, nous l’avons dit : l’Epices et Délices est fin prêt le dimanche. A l’air plus original, celui-ci.

To be continued of course. Reproduction bienvenue pour d’autres arrondissements / quartiers.


Notes :

[1] Musée Picasso à 2 pas, jolie rue Malher, synagogue Art Nouveau rue Pavée, et choses à faire au centre suédois.

[2] Bon, moi maintenant que je partage le mixer de Bonobo, le Palais du Fruit perd un peu son intérêt. Ach, les jus de fruits !

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