- Je m’ennuie - Les jeux du mercredi
- Mezame No Hakobune
- Se noyer dans un bleu Klein
- Paris au cinéma
- Anarchy in the Beaubourg
- La force de l’art
- Ingres (la suite)
etc.

Autres piges de
Tatin taquine

- "J’en rêve"...
- T’es vraiment trop fuligineux !
- La mode est au proliférant !
- Tu me fais ma thèse et je te donne un cookie
- Goûter d’hiver
- Buren ?
- Mon téléphone est aphone
- Dissolution et résolution
etc.


O
ù kon est ?
> Rubrix > Est-il beau, l’expo ?

La Biennale de Lyon
Quand l’art contemporain se fait léger
Par Tatin taquine , le vendredi 7 octobre 2005.

La Biennale de Lyon, c’est tous les deux ans. Cette année, les commissaires d’exposition sont Jérôme Sans et Nicolas Bourriaud, les bientôt ex-directeurs du Palais de Tokyo.

(JPEG)

Imaginez vous prisonnier dans une salle remplie de ballons roses.(Martin Creed)

Imaginez vous dans une salle remplie d’une épaisse fumée verte qui semble avoir absorbé vos pieds, vos bras... et tout ce qui se trouve à 15 cm de vous. (Ann Veronica Janssens)

Imaginez une cage remplie de pigeons picorant des poupées faites de graines pour oiseau. (Kader Attia)

Imaginez vous assis sur une chaise dans une pièce d’une totale obscurité, à attendre qu’une lueur apparaisse. (James Turrell)

Ce sont quelques-unes des oeuvres les plus marquantes de l’actuelle Biennale de Lyon. Elles sont très représentatives des centres d’intérêt artistiques des deux commissaires. En effet, en 1998, Nicolas Bourriaud publie un essai intitulé Esthétique relationnelle dans lequel il examine tout un pan de l’art contemporain qui accorde une place primordiale au spectateur.

Les oeuvres rassemblées à Lyon sont toutes une mise en lumière de l’Expérience de la durée. C’est le titre de l’exposition. Et le tout est très cohérent - à la différence de la Biennale d’il y a deux ans, beaucoup plus confuse. Il y a ainsi d’un côté des oeuvres dont le sujet même est leur constitution et évolution dans le temps (la collection de vignettes de Vache-qui-rit de Wim Delvoye par exemple) ; de l’autre côté, il y a des oeuvres qui proposent au spectateur d’expérimenter lui-même son rapport à l’espace-temps. Evidemment, ce sont les plus marquantes... si tant est qu’on n’est pas seul... auquel cas la Biennale peut vite devenir un cauchemar.

Le point positif de cette Biennale ce sont donc ces oeuvres (principalement présentées dans l’ancienne Sucrière) interactives et ludiques. Les enfants s’éclatent, et les plus réticents à l’art contemporain retrouvent un rapport spontané et jouissif à l’oeuvre d’art.

Du point de vue de l’historien d’art, on peut trouver que le danger de telles oeuvres est d’amener à une confusion entre oeuvre d’art et spectacle. Le grand Philippe Dagen a parlé notamment d’une dimension "fête foraine" de cette Biennale... En effet, si ces oeuvres sont vraiment agréables et qu’elles soufflent sur l’art un vent de légéreté vraiment bénéfique, certaines flirtent peut-être avec l’effet facile... au risque de ne pas marquer la Grande histoire de l’art.

Quoi qu’il en soit, on se fait plaisir. Et quand l’art contemporain paraît accessible on ne peut que s’en réjouir.

"Expérience de la durée". Biennale répartie sur plusieurs sites à Lyon et Villeurbanne. Horaires : de 12h à 19h, du mardi au dimanche. Jusqu’au 31 décembre. Entrée : 10€ et tarif réduit à 7€.

Répondre à cet article


Est-il beau, l’expo ?