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"J’en rêve"...
L’exposition est plutôt réjouissante. Il y a de nombreuses œuvres enthousiasmantes, notamment parmi la photographie et la vidéo - étant donné mon manque de patience face à ce medium, autant vous dire que ça vaut vraiment le coup d’œil. Mais le tableau n’est pas tout rose... Parlons-en du tableau ! Lui qui m’est si cher habituellement, j’ai été très déçue par la peinture à laquelle on a pourtant réservé une grande salle lumineuse au rez-de-chaussée. On voit des choses qu’on a déjà beaucoup vu et tout cela s’essouffle vite. Un peu de collage ou un peu de figuration trash et moche pour choquer la morale chrétienne. Même pas mal. D’un point de vue muséographique, il faut quand même critiquer le sous-sol. Les différentes vidéos ou sculpture sont enfermés dans des boxes qui communiquent étroitement les uns avec les autres. Ambiance labyrinthe garantie, mais ça n’invite pas toujours à prendre le temps de regarder une œuvre. Regrettable. La salle vidéo est assez scotchante. Il y a de nombreux films d’animation vraiment intéressants, notamment en noir et blanc. Vous me direz - si vous avez bien lu mon article précédent - c’est hyper mode le graphisme BD, alors si ça bouge évidemment... C’est vrai, et alors ?! Notez à ce propos la subtile fresque à l’entrée, sur les gigantesques baies vitrées : oh, du beau proliférant ! En résumé, c’est une exposition qui mérite le déplacement. Et si vous êtes allergique à la photographie, à la vidéo, aux installations et à la peinture, vous n’avez aucune excuse : il existe aussi des soirées-concert ou des soirées-spectacle de danse. Et oui, c’est un panorama bien complet sur l’art contemporain ! Mais attention ! Cette exposition - qui s’intitule "J’en rêve" - soulève une polémique : est-il vraiment souhaitable de donner autant de visibilité à des artistes si jeunes ? En effet, le petit monde de l’art contemporain est cruel ; le marché de l’art te prend et te jette. Et à 22 ans, n’est-ce pas dangereux de se retrouver si vite sous les feux des projecteurs, pour finir vraisemblablement du jour au lendemain caissier chez McDo ? C’est un peu la Star Academy, mais sans profs et sans prod derrière... "J’en rêve", jusqu’au 30 octobre à la Fondation Cartier, 261 bd Raspail, 75014 Paris. Métro Raspail.
Ouvert tous les jours sauf le lundi, de 12h à 20h. 6,50 € pour les riches ; 4,50€ pour les pauvres reconnus pauvres.
Et pour les petits curieux, www.fondation.cartier.com
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Est-il beau, l’expo ?
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