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Chronique par Benjamin S.

Kaena, la prophétie
Un film d’animation de Chris Delaporte
Par Benjamin S., Jeuniste du prix et de la mornographie , le vendredi 18 mars 2005.

Très sympa, mais un peu cheap, un bon exemple d’anime à la française.

De quoi ça parle ?

Le village de Kaena se trouve sur l’Axis, un arbre gigantesque. Les gens de son village adorent des dieux cruels qui réclament toujours plus de sève, qui est de plus en plus dure à trouver. Kaena, est une jeune femme frondeuse, qui explore toujours plus loin l’Axis. Ce qu’elle va trouver risque de changer la vie du village.

Quels sont les enjeux ?

Kaena est un film plein de bonnes intentions et de pas beaucoup de moyens. Donc, même si les couleurs rappellent beaucoup Final Fantasy, les créatures de l’esprit, il ne faut pas s’attendre à la même perfection technique.
Mais l’objectif n’est pas le même. Final Fantasy, c’était l’œuvre d’un géant du jeu vidéo, réputé pour ses cinématiques, qui voulait s’imposer dans le monde du cinéma, avait déployé des moyens colossaux pour y arriver, s’est méchamment viandé, et s’est fait bouffer par le concurrent. Triste histoire.

Kaena, c’est l’œuvre d’une petite boîte de jeux vidéos française, un concept de jeu qui s’est muté en film, et qui a mobilisé 50 personnes en moyenne, et 100 au maximum. Xilam (le studio) a fait son film comme on ferait des cinématiques, avec des outils commercialisés, et sans motion capture. Les animateurs se filmaient simplement et tentaient de reproduire les mouvements. Bref, tout ça pour dire, que le film sent plus le désir absolu de nerds que l’argent.

Mais manque d’argent ne veut pas dire manque d’idées, ni manque de talent. Si les personnages humains ne sont pas très très bien réalisés, avec leurs visages bizarres et leurs mouvements de playmobils, tout l’environnement est enchanteur. Les séquences de ballade dans les arbres sont beaucoup plus agréables à voir que le surf épileptique du Tarzan de Disney, les méchants sélénites, qui plairaient beaucoup à Giger, sont très bien faits, avec des gestions de rendu du liquide très séduisants, et l’atmosphère en général possède cette légère étrangeté qui fait la marque des dessins animés français (on pense un peu à la planète sauvage).

L’histoire est intéressante même si elle souffre de l’inexpérience des réalisateurs : un des vers parleurs est assez lourd, la lutte entre le sorcier et la jeune aventurière sent un peu le réchauffé, et surtout on ne comprend pas toujours très bien ce qui se passe. En somme, de bonnes petites idées, et quelques petites imperfections dues à un manque d’expé rience et de moyens.

Et alors c’est bien ?

Kaena est un film très séduisant. L’histoire est palpitante, malgré les petits moments de flou narratifs, pleine d’aventure et de streums étranges. On sent les influences de Giger (le design des Aliens) et de Miyazaki (l’histoire rappelle Nausicaa de loin), mais elles sont très bien digérées. Le film pèche un peu dans le rendu 3d, mais rattrape par une réalisation séduisante. Un premier essai réussi, dont on espère une prolongation dotée de plus de moyens. Avec des persos plus humains et moins playmobils, ce serait vraiment l’éclate.

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