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Mogwai : Mr Beast
Quelques notes de piano accueillent l’auditeur au début de Mr. Beast. Elles résonnent calmement, formant une mélodie simple. On pourrait même siffler celle-ci sous la douche, pour peu qu’on ait perdu l’habitude de se laver à l’eau chaude. Car cette petite mélodie a un aspect triste, et quand, peu à peu, rentrent les autres instruments , le ton se fait plus autoritaire, presque martial. Quiconque a vu Gremlins sait le genre de monstre que peut engendrer un mogwaï quand il est soumis à l’eau. Or les membres de Mogwai viennent d’Ecosse, et Dieu sait qu’il y pleut. Ainsi on ne sera pas étonné que le deuxième morceau : Glasgow mega snake, débute par un gros riff de guitare, allant toujours s’accentuant, nous rappelant qu’après la pluie ne vient pas toujours le beau temps, mais aussi le tonnerre. Une pochette moche, un disque superbe Musicalement, Mogwai est ce qu’on appelle un groupe de post-rock. A l’instar des canadiens de Godspeed you black emperor, il s’agit de créer la plus grande tension possible, pour la lâcher à son paroxysme, un peu comme si on tendait un lance-pierre directement sur son visage. Mais, contrairement à Godspeed, Mogwai ne mise pas sur l’acoustique. Pas un hasard si leurs concerts sont connus pour dépasser le seuil de décibel autorisé. Pas un hasard non plus que leur influence se fasse de plus en plus sentir dans les milieux hardcore, où, de Isis à Pelican en passant par Cult of Luna,le metal se fait de plus en plus hypnotique. Les écossais ne se cachent d’ailleurs pas de cette paternité, puisque le chanteur du groupe japonais Envy, vient sussurer quelques mots sur le beau I chose horses. Pourtant, beau n’est pas l’adjectif qui convient le mieux pour décrire Mr. Beast. Pour reprendre la classification Kantienne, on pourrait dire que cette musique est sublime, comme la tempête qui claque la porte d’une cabane en bois construite en face du loch ness. Ne pas comprendre pour autant qu’il s’agisse ici d’intense bourrinade. Album quasi instrumental, Mr. Beast séduit par sa concision. Les pistes dépassent rarement les quatre minutes, donnant un format "pop" à l’ensemble. Il s’y passe bien des choses, et tout s’emmêle : pas de mélancolie sans tension latente, pas d’explosion sans ciel bas et lourd. Au final, un des tout meilleurs albums de Mogwai, de retour à leur meilleur niveau, parfait pour vos prochaines vacances sous la grêle.
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Mes oreilles sont cassées
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