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De battre mon coeur s’est arrêté
Ce qui est bien avec les arts, c’est que les lectures sont multiples, et comme Tounu l’a dit, c’est question de sensibilités personnelles. Je ne vais donc parler que de la mienne. Pour moi et si je résume mon sentiment, c’est un film qui ne parle de rien en montrant tout :
Ah bon, un connard peut aussi avoir de la sensibilité artistique ? Ah bon, le plaisir raffiné de la belle musique n’est pas réservé aux âmes sensibles et pures ? Mais c’est pas tout, ce film est une mine d’enseignements. Ce qui est chouette avec la musique, c’est qu’elle élève. Regardez Duris, subitement il ressent toute la laideur du monde qui l’entoure. Et la "vulgarité" (il a pesé ses mots) de ses anciens acolytes de débauche. On devine la souffrance morale, ça doit pas être simple. Heureusement, il y a la petite japonaise sympa, elle, elle est tellement niponnement mignonne que Pierre Loti ne l’aurait pas reniée. Fallait-il vraiment un film pour accumuler autants de vains clichés ? Faut-il vraiment subir 1h40 de pur stress gratuit pour y voir un irresponsable s’énamourer de sa propre personne, qui trouverait grâce dans l’agilité arrogante et vengeresse de ses minables doigts ? A voir les réactions dithyrambiques, je finis par être mauvaise et me poser des questions : est-ce que par hasard, quelques ingrédients faciles... prendre un acteur à l’image gaucho pour jouer un gros fumier dégueulasse... ou encore miser sur une compil de cynismes actuels agrémentés de deux trois notes de pure poésie niaise (je suis fou amoureux de toi)... ou encore, plus dannois, réaliser un film éminemment stressant et oppressant [1] selon cet adage connu : si les gens ressentent qqch, c’est que le film fait passer qqch. Comprendre : c’est qu’il est bon.
A côté de ça, le documentaire suisse que je me suis enfilé avec son cor final (ils ont osé) aurait pu paraître bien reposant (Le Bal des chattes sauvages). Eh bien c’est loupé, il m’a horripilée tellement c’était calme et bienveillant. C’est donc grave ? PS/ Ce qui me rassure, c’est que d’autres ont été touchés par le film. La musique, et puis tout son monde tendu par l’amour esthétique, l’orgueil et l’humilité en luttes intestines. Puet-être alors qu’une lecture plus apaisée existait en partant d’un Duris musicien, mais qui s’est oublié avec la vie et qui à présent peine comme un malade à faire renaître une part de lui peut-être disparue à tout jamais. Moi je suis partie avec le film dans l’autre sens.
[1] Sauf que les Danois, ils oppressent pas pour rien, je dis et Dogville fut finalement salutaire à mes yeux.
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Ciné Cinéma
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