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Cyrano de Bergerac à la Comédie-Française
Mise en scène Denis Podalydès, jusqu’au 28 juillet. Reprise : saison 2007.
Par Coin-Coin , le jeudi 22 juin 2006.

Impatients de retrouver le texte d’Edmond Rostand, ou tout simplement de comparer avec Depardieu, qui jouait dans la mise en scène de Rappeneau ? Courez à la Comédie.

Il faut le dire, le texte est flamboyant dans les trois premiers actes, et faiblit un peu beaucoup sur les deux derniers. La mise en scène suit le même mouvement.

Premier acte, Cyrano empêche Montfleury de jouer et touche à la fin de l’envoi.

Podalydès réussit une mise en espace complexe et fort intéressante :
-  premier espace, XXIe siècle, nous, dans la salle.
-  Deuxième espace, l’avant-scène, costumes bourgeois IIIe République : époque de l’écriture.
-  Troisième espace, tourné vers les coulisses, Montfleury costumé en acteur du XVIIème siècle : époque de l’histoire.
-  Quatrième espace : un écran en haut à droite projette l’image de Montfleury, filmé depuis les coulisses.

Mise en abyme subtile : le Cyrano du XVIIe siècle, mis à distance par la réécriture de Rostand, inaccessible sans la médiation du théâtre - on pourrait en disserter longtemps ; j’aime beaucoup.

Deuxième acte : la pâtisserie de Ragueneau, le cuisinier poète.

Un festival de décor très efficace : tombent du ciel trois rangées suspendues de casseroles, de pots, d’ustensiles ; la scène s’ouvre et rougeoie des foyers allumés ; des dizaines de poulets (en fait, des boules de plumes blanches) volent depuis le dessous de scène. On les pourfend avec des couteaux : effets comiques garantis.

Troisième acte : la scène du balcon

Tout cela est très classique, efficace et banal ; rien à dire.

Quatrième acte : les cadets à la guerre.

Un choix discutable, mais explicable : costumes de 14-18, comme paradigme de la guerre. Après tout, le théâtre, c’est le monde des signes. Le sang s’épand en de gros confettis rouges. C’est joli. Le son s’épand en une grande confiture sonore : c’est moins joli ; mais c’est la guerre.

Dernier acte : la mort de Cyrano.

Podalydès a-t-il manqué d’argent, ou de temps ? Le plateau est vide, la gestuelle, absente. Roxane subitement joue faux. Tout, comme depuis le début d’ailleurs, est porté par Michel Vuillermoz, qui incarne un Cyrano tout en sensibilité, tout en présence.

Enfin, important détail, Podalydès a réappris aux Comédiens-Français à dire les alexandrins. Joie, joie !

J’oublie plein de détails bien sûr, mais il faut se faire une idée. Tout est complet en réservation normale. Au poulailler, places à 5 euros en faisant le poireau à partir de 18H15 à l’extérieur.

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