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Chronique par Benjamin S.

Cowboy Bebop
Knocking on heaven’s door
Par Benjamin S., Jeuniste du prix et de la mornographie , le vendredi 18 mars 2005.

Un film de Shinichiro Watanabe

De quoi ça parle ?

C’est un long métrage tiré du dessin-animé très populaire aussi bien au Japon, qu’ici, en France. Le film se situe entre l’épisode 22 et 23 de la série, mais on n’est pas obligé de connaître la série pour apprécier le film. C’est donc l’histoire de quatre chasseurs de primes, quatre cow-boys donc, qui travaillent ensemble : il y a Spike la tête brûlée, fort au combat rapproché et pilote de jet émérite, il y a Jet, un ancien flic fier et honnête, quoique désabusé, il y a Faye, une fille sexy qui ne connaît rien de son passé, elle est individualiste, possédée par le démon du jeu, et un peu paresseuse, un peu princesse, et il y a Ed et son chien Ein, une fille de 15-16 ans, à moitié autiste, ou juste débile, qui est la hackeuse du groupe. Nos quatre héros vont enquêter, plus ou moins malgré eux, sur une histoire de terrorisme bio-chimique, d’une nature très particulière...

Quels sont les enjeux ?

Au départ, Cowboy Bebop devait être une série classique de vaisseaux spatiaux, mais le propre du génie est de savoir détourner une commande, et le film n’a rien d’un space opéra. L’enjeu principal du film, c’est : est-ce qu’on peut faire un film de détective, noir, dans un contexte de dessin animé futuriste ? et la réponse est oui, ces deux éléments vont bien ensemble. Le film développe tout ce qu’on avait pu apercevoir dans la detective’s story de Animatrix, du même réalisateur : les indics qui en savent plus qu’ils ne disent, les commanditaires qui ne veulent pas qu’on en sache trop sur eux, la sympathie du chasseur pour sa proie. C’est un film noir, qui respecte les règles anciennes du polar type Faucon Maltais ou Grand Sommeil : détective loser, ambiance plombée, comme les nouvelles règles du polar type Pulp Fiction : montage pas complètement chronologique, humour présent malgré tout. En même temps, le film obéit à une dynamique de science-fiction : séquences de piratage informatique, poursuites en jet, scènes d’actions ébouriffantes. Un autre enjeu était : comment rendre compte au cinéma d’une série aussi hétéroclite, en ce qu’à chaque épisode correspond une ambiance différente ? Le film s’appuie sur des personnalités très différentes, qui mènent leur enquête de façon très différentes, créant des moments aux tonalités très différentes, mais définitivement complémentaires. En somme, on passe du débile au suspens, au mélancolique, au trépidant, mais on ne perd jamais de vue l’histoire. Finalement peut-être le film trouve son unité grâce aux nouveaux personnages, c’est à dire Vincent, le méchant torturé, qui ressemble à un mélange entre Cedric Bixler de the Mars Volta (grosse barbe, petits yeux) et Vincent Gallo, et il y a aussi une charmante jeune fille dont j’ai oublié le nom et qui est un peu le pendant féminin de Spike. Le film s’attache beaucoup à dépeindre un méchant à la fois sadique et aliéné dans un monde qu’il ne comprend plus, à la recherche d’une beauté disparue : bref, celui qui frappe à la porte du paradis, c’est lui. Enfin, il est à noter que le film a été réalisé avant les attentats du 11 Septembre, et de la folie de l’anthrax qui a suivi ce triste événement, de sorte que si le thème du terrorisme renvoie à quelque chose de réel, ce serait plutôt à la secte Aum qui avait fait un attentat chimique dans le métro de Tokyo. A cause de ce thème, il est très intéressant de comparer ce film à un autre monument du dessin animé Japonais, Patlabor 2, avec qui il partage des points communs évidents : mise en scène lente et elliptique, traversée de fulgurances, liens entre l’équipe qui enquête et la personne recherchée... Mais là où Oshii se servait de son histoire pour dépeindre une ville en état de siège, pour donner une vision d’ensemble de ce que peut être la peur de l’attaque surprise, le film de Watanabe met les personnages au centre, raconte son histoire, son drame humain.

Et alors c’est bien ?

C’est très très bien : le film est techniquement très propre, la musique de Yoko Kanno est excellente, et l’histoire est captivante, que ce soit dans les moments creux ou dans les scènes d’actions, très soignées. Après, il est vrai que le rythme du film est dans l’ensemble assez lent, ce n’est pas Bad Boys 2, mais ce n’est pas si mal de faire un peu fonctionner son cerveau de temps en temps.

Si vous voulez en savoir plus : il y a un article très intéressant sur le film dans le numéro de Septembre-Octobre 2003 de Japan Vibes (n°7) , et la série est éditée en DVD chez Dynamic Vision. Par ailleurs ne quittez pas la salle avant la fin du générique, vous rateriez la conclusion du film et ce serait bien dommage.

Si vous voulez en savoir plus : il y a un article très intéressant sur le film dans le numéro de Septembre-Octobre 2003 de Japan Vibes (n°7) , et la série est éditée en DVD chez Dynamic Vision. Par ailleurs ne quittez pas la salle avant la fin du générique, vous rateriez la conclusion du film et ce serait bien dommage.

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