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Chronique par Benjamin S.

Kill Bill partie 1
Un film de Quentin Tarantino
Par Benjamin S., Jeuniste du prix et de la mornographie , le vendredi 18 mars 2005.

Une femme, un sabre, des mother-fuckers. Tout pour être heureux.

De quoi ça parle ?

Le scénario tient sur un string : Uma Thurman s’est fait tirée dessus à son mariage, par ses anciens collègues de boulot. N’arrivant pas à mourir, elle décide de se venger, quatre ans après.

Quels sont les enjeux ?

J’avoue que j’avais un peu peur. Peur du scénario, dont le principe repompe sans vergogne celui de The Crow. Peur que le film soit encore plus linéaire que Matrix Reloaded. Peur que ce ne soit qu’une succession de scènes d’actions. Bref, l’enjeu du film, c’était comment faire un film intéressant à partir d’un principe aussi simple et déjà vu.

La solution trouvée par Tarantino, c’est de faire du Tarantino pur. Histoire racontée par chapitres non chronologiques, références second degré partout. Mais aussi quelques grammes de finesse pure qui rappellent qu’entre ce film et Pulp Fiction, il y a eu Jackie Brown. Bref, du kung fu, des gags, et un peu de psychologie, mais pas trop (disons que le thème du rapport à la mère qui meurt sous les yeux, ou de l’enfant perdu n’est pas inintéressant mais survolé).

Tarantino fait sa compile de cinéphile, et à chaque perso correspond son ambiance : très pulp fiction pour Vernita Green, très film de Yakuzas pour O-ren Ishii. Comme d’habitude chez Tarantino, l’hommage est plutôt porté sur les films bis que sur les classiques, c’est à dire qu’on est plus proche de Takashi Miike que de Kurosawa.

Le film fonctionne constamment au second degré, jusque dans ses trucages, avec les geysers de sang, et dans sa musique de western spaghetti (mention spéciale au vol du bourdon à la trompette et au grou pe de japonaises les 3,4,5’s dont le son fait penser à du April March première période chanté en Japonais) . Bref, that’s entertainment

Et alors c’est bien ?

D’un point de vue divertissement, c’est parfait. Le film donne l’impression de durer 1/4 heure, aligne les moments de bravoure, et d’humour, change de ton comme de chemise, et donne envie de voir la suite. Pas de doute là dessus.

Après, c’est vraiment l’antithèse des Matrix, en ce que c’est le côté 2nd degré du kung-fu. Et à ce niveau, le film n’arrive pas tout à fait à égaler le génial (et je pèse mes mots) Piège à Hong-Kong avec Jean-Claude Van Damme.

En fait, je suis un peu sceptique : il est indéniable que j’ai passé un bon moment, mais le film ne m’accompagne pas une fois la salle quitté. Pas de scène complètement culte, vu que dans l’ensemble on a déjà vu la plupart des trucs, pas de problème philosophique intense, pas vraiment d’émotion transportée, comme si dès que le film devenait sérieux et touchant, il fallait repartir sur le côté distancié, et c’est particulièrement net dans les scènes à l’hôpital. Après c’est vrai que j’aime de moins en moins le second degré au cinéma, e n que j’exige de plus en plus que le réalisateur croit à ce qu’il raconte.

En somme, le film le plus divertissant de l’année, certainement, mais qui sonne un peu creux.

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