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Tristram Shandy VS Lucas Belvaux
D’abord, le Grand Chef a envie de rire, car son peuple mesquin est décidément trop triste, et aime (secrètement) l’Angleterre XVIIIe-XIXe, ses campagnes pluvieuses et son Londres boueux, donc il va voir Tournage dans un jardin anglais. Ensuite le Grand Chef aime la Belgique, les Grands ensembles (cf décret 2) et les usines de Jupiler, donc il va voir La raison du plus faible. Tout va bien en England, c’est le joyeux humour qui prend le dessus, et fait de Tournage dans un... une adaptation réussie d’un ouvrage dont la lecture est, parole d’ex ministre de la Répression, un tant soit peu alourdie par le fait que le narrateur ne parvient pas à raconter son histoire. Faut dire qu’il y a de bons seconds rôles, qu’en une heure et demi, le rôti est ficelé, et que le questionnement sur l’oeuvre rejoint habilement celui sur l’art de faire un film, et une vie d’acteur aussi, qui n’est pas si loin d’une vie de personnage, et la boucle est bouclée. Seconds rôles aussi dans La raison du plus faible, même si Lucas Belvaux, ex braqueur, est un peu moyen sur les premières scènes d’après le Grand Chef. Au foisonnement de Winterbottom s’oppose l’accumulation méticuleuse de signes d’oppression, totalement limpides ou dressés derrière des barrières et des grilles. Pour finir sur un fatum à la sauce américaine, en plein plat pays, ça a de la gueule. Bref, laissez de côté vos angoisses sur les films sociaux du Nord ou les prises de tête de coulisses théâtreux, y a rien à craindre, que du bon, et comme ni l’un ni l’autre ne sont parfaits, y a même matière à débat.
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Ciné Cinéma
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