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Carte électorale

Par Le Grand Chef , le samedi 30 décembre 2006.

C’était aujourd’hui le dernier jour officiel des inscriptions sur les listes électorales de Francie pour les élections prochaines. En tant que dictotaucrate distingué et sociologue nourri à l’école de Chicago, le Grand Chef n’a pu se retenir de faire une petite observation participante dans la mairie du XXe (Capitale).

Guilleret chantonnant votre Grand Chef dévale la rue des Pyrénées jusqu’au bâtiment haussmanien de la place Grand Bêta afin d’y conquérir une inscription sur les listes noires des démocrates franciens. Paradoxe du Grand Chef se mouillant dans le suffrage universel dont il faudra s’arranger pour l’instant.

Les 50 pâtisseries fleuraient bon le pain chaud, les trottoirs la pluie humide et les cafés soufflaient leur haleine lourde jusqu’aux oreilles chéfiales. Toujours inconscient, votre Grand Chef gravit la volée de marches de la mairie, tapis rouge de mise of course. Hop hop en trois sauts le voilà face à la réalité. Un peuple en deshérance, des familles au regard vide, peut-être plusieurs centaines d’inconscients tenant à leur main leur carte d’identité, avec des mines à faire pleurer Ben Laden.

Le Grand Chef croit s’être trompé et se renseigne auprès d’un quidam : non, ce n’est pas la queue pour la soupe populaire. Non, ce n’est pas une rafle de bobos parisiens. Un employé des forces démocrates locales annonce au bas mot 1h15 de queue. Les yeux des coupables qui s’y prennent toujours à la dernière minute s’emplissent de larmes implorantes.

Hop hop, le Grand Chef illico comprend que pour gagner les faveurs de ces cons de citoyens, il faut demeurer avec eux et passer cette épreuve. Il est reconnu. Une petite fille lui apporte une couronne de fleurs (qui fânera avant l’arrivée au guichet), un chaland lui apporte un journal, le bougnat du coin lui tend une tasse chaude et la pharmacienne un mouchoir pour ôter ses grosses gouttes de sueur.

Plusieurs resquilleurs sont lapidés dans le calme. Une rigole de sang se faufile entre les chaussures qui trépignent.

L’attente se prolonge. Nul ne bronche. Le judéo-crétinisme a tout entier envahi la salle des fêtes de la mairie où se masse la queue des heureux qui éliront. Aucun cri, aucune revendication, tous les retardataires sont conscients qu’ils se sont foutus tous seuls dans la merde et que c’est bien de leur faute si maintenant il faut attendre. Et personne ne songe à partir, imaginant la morale pseudo démocrate qui s’ensuivrait si quelqu’un était surpris à vouloir s’enfuir.

Finalement, après avoir lu 4 fois le Monde dictatocratique, le Grand Chef a reçu inscription et pourra choisir de voter blanc en avril. Joie. Mais c’est la dernière fois qu’on le prend à vouloir faire du reportage journalistique.

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