Où kon est ? > Rubrix > Ciné Cinéma |
||
Lemming
Bénédicte et Alain, jeune ingénieur-qui-n’en-veut ayant conçu une webcam volante, reçoivent à dîner le patron d’Alain et sa femme. Le dîner tourne mal et, le lendemain, Bénédicte découvre le cadavre d’un rongeur dans le tuyau de l’évier. À partir de là, tout se déglingue. La femme du patron se fait de plus en plus envahissante... La réalisation est propre comme un lemming dans l’eau. Chaque détail compte tandis que la caméra reste efficace jusqu’au bout. Certains ici ou là ont pu trouver que le point de vue narratif n’était pas clair. On s’en fout : au contraire, ça ne fait qu’ajouter à la confusion des sens. Tous les codes du genre "film de possession" sont donc respectés. Vous vous souviendrez de Rosmary’s Baby de Polanski ou, plus mineur, de Un Jeu d’enfants de Laurent Tuel. L’élément perturbateur, l’irruption de l’irrationnel, la possession par le spectre, le huis clos, la fausse délivrance... ces points attendus sont traités en bon élève : l’approche presque scolaire retient un peu le plaisir de la peur. Mais au sein de ce cadre implacable, les acteurs s’en donnent à cœur joie : impressionnants regards de Charlotte Rampling et Laurent Lucas, lâche suffisance de Dussolier, et finesse caméléonienne de Charlotte Gainsbourg. Sans oublier l’ironie : la ridicule webcam volante fait plutôt songer au "Flagada" de Delporte (dans Gaston Lagaffe par exemple). Et tout aussi glauque est la vie modèle qui se déglingue dans la folie fantastique, ironiquement.
|
||
|
||
|
Ciné Cinéma
|