Où kon est ? > Rubrix > Mes oreilles sont cassées |
||
The Ex All Stars : The Ex + Miss Goulash + Thalia Zedek + Molasses
J’ai raté Molasses, groupe canadien du label Constellation, mis en valeur par les Inrockuptibles il y a quelques temps (classé parmi les dix meilleurs disques de l’année 2004). D’après ce que j’ai compris, le groupe portait bien son nom. Du folk pas très imaginatif et apparemment un peu arrogant (style le chanteur qui parle super vite en Anglais en tournant le dos au public). Ensuite Thalia Zedek, chanteuse qui semble avoir quelques kilomètres au compteur. Visage fermé, et marques de consommation d’alcool, on sait qu’on est dans la scène indépendante. Formellement comme musicalement, le groupe aurait très bien pu passer dans le film Clean d’Olivier Assayas (même si la chanteuse est plus proche de Nick Nolte que de Maggie Cheung). Il y avait donc, une chanteuse - guitariste, avec une voix à la Marianne Faithfull, les yeux fermés, très crédible, un violoniste au son un peu trop propre, et un batteur performant avec une très belle chemise rouge. Au niveau des chansons, c’était de la musique indépendante avec tout ce que ça implique : les larsens, le rythme lent et concerné, les paroles qu’on imagine pleines de blessures non renfermées. Malheureusement, si on pense un peu à la PJ Harvey de Dance Hall At Louse Point, on se rend aussi immédiatement compte de ce qui différencie un disque majeur d’un groupe un peu chiant : la folie. La musique de Thalia Zedek est extrêmement sage et appliquée, n’apporte rien de neuf, et l’ennui s’installe progressivement. Un peu chiant, donc. Miss Goulash : groupe Lyonnais, qui se présente comme une fanfare surréaliste. On a une trompette, une clarinette, un violon, un violoncelle, un chanteur, un bassiste et un saxophoniste. Les rythmes changent souvent, il y a de l’énergie, on pense un peu à Magma, Gong, mais en plus bigarré, et aussi à Fantomas pour le côté n’importe quoi, et surtout à cause de la voix du chanteur, qui fait très Mike Patton. Donc on ne s’ennuie pas trop, mais on voit vite les limites du projet : un manque certain de structure qui ôterait l’impression de voir u concert d’école de musique, et un chanteur horripilant. Qu’il fasse son Patton en cherchant les graves très graves, puis les aigus très aigus, puis le chant crooner, pas de problème. Mais qu’il en rajoute en faisant des grimaces dignes de Jim Carrey dans le Grinch, là ça cale. Donc à la fin, on décroche, et on se dit, revenez dans deux-trois ans, avec un projet plus abouti. Beaucoup de potentiel, mais pour l’instant pas vraiment beaucoup d’acte. The
Ex enfin : on m’avait prévenu : le groupe s’est calmé,
c’est pas aussi punk qu’avant. Au niveau apparence, c’est toujours la même
chose, c’est à dire no look total : la batteuse à l’air d’une
institutrice calviniste affublé d’un pull de marin, le premier gratteux
à un t-shirt rouge, le chanteur un t-shirt vert, le bassiste (du groupe
de jazz italien Zu, en invité sur la tournée)
à un t-shirt anonyme, et le second guitariste à un t-shirt bleu.
Un groupe bigarré donc. The Ex
nous a délivré un beau message d’espoir : on peut avoir plus de
40 ans, avoir l’air de rien et faire une musique qui ridiculise pas mal de nouveaux
groupes émos. On espère que les Converge
et autres Mars Volta vieilliront aussi bien. |
||
|
||
|
Mes oreilles sont cassées
|