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Ma passionnante journée aux utopiales

Par Benjamin S., Jeuniste du prix et de la mornographie , le mercredi 16 novembre 2005.

La nature obéit au cycle rituel des saisons, et comme chaque année, aux menaces de pandémies mondiales succèdent les utopiales, ce sympathique festival de SF Nantais

L’article qui va suivre risque d’être un peu long. Je m’en excuse d’avance.

Alors voilà, le Samedi 12 Novembre précisément, à 11h45, je me suis rendu à la cité des congrès de Nantes. J’ai passé 8h de suite dans la salle de cinéma (4films), ensuite j’ai un peu vu les expos, et j’ai terminé en voyant un cinquième film. Donc, je ne ferai pas de raport sur les conférences : je les ai pas vues (de toute façon, c’est des auteurs de SF hyper sérieux qui se grattent les burnes en parlant de cybertechnologie au milieu de la cité des congrès sous l’oeil des gens qui vont faire dédicacer leur BD à l’étage au dessus, c’est pas passionant), ni sur les jeux de rôle, d’ailleurs je n’y joue pas.

Donc j’ai vu : 1 : The Valley of Gwangi, dans le cadre de la rétrospective Ray Harryhausen (souvenez-vous les squelettes de Jason et les Argonautes, c’était lui). Ray, un peu vieux et ramolli (90ans) mais très classe, nous a présenté le film comme très en avance sur son époque (1969). Et à la vision, une chose est claire : pour ceux qui ont vu la classe américaine, je peux leur dire que j’ai enfin vu le film des dinausores partouzeurs de droite !!! A part ça, c’est un peu chiant comme film, mais un t-rex bleu qui brûle dans une église après avoir mangé un nain gitan du mexique, ça vaut quelques sacrifices.

2 - The wild blue yonder : un film de Werner Herzog. J’ai rarement eu autant envie de partir pendant un film que pendant celui-là. Pourtant le pitch est intéressant : un extraterrestre raconte comment sa colonisation de la terre a échoué et les difficultés des terriens à aller dans l’espace. L’idée du film, c’est de monter des stockshots qui n’ont que peu à voir avec le discours, pour créer un nouveau sens aux images. Démarche intéressante pendant dix minutes, mais le problème, c’est que le film en fait 90. C’est infernalement chiant. Le mec parle une minute, et après on a 15minutes de cosmonautes sur fond de chants polyphoniques corses avec viloncelle dissonant. Aucun intérêt, limite foutage de gueule

3 - Ashura : un fim japonais. Ashura n’est pas un film sobre. C’est l’adaptation d’une pièce de théâtre d’où le jeu très expressif des acteurs, doublé d’un film sabre gore, avec des démons et des coupes eighties. C’est un film bordélique, qui passe facilement de Shakespeare au disco, au niveau ambiance. Un film pas ennuyant, mais troublant. Car après avoir aussi vu Cashern (un bioman métaphysique à l’esthétique visual-k surtravaillée), la question demeure : les japonais pensent-ils comme nous ?

4 - Mirrormask de David McKean et Neil Gaiman. Le film événement de la sélection et prix du public (le prix du jury est revenu à un film russe paraît-il très bien mais qui passait un autre jour). Il faut savoir que les auteurs de ce film sont les responsables de la Bande déssinée Sandman, chef d’oeuvre de comic gothique et mythologique sur lequel je ferai bientôt un article. lls font aussi des livres pour enfant, et c’est dans cette optique qu’ils ont fait ce film. Soit l’histoire d’une jeune fille vivant dans un cirque et dont la mère doit être bientôt opérée. Prise d’angoisse, elle va rêver du monde qu’elle a dessinée : problème, son moi du rêve a pris sa place dans la réalité. Comment sortir ? Mirrormask est un film dont le scénario ne vous boulversera pas : on pense à Alice au pays des merveilles, et à l’histoire sans fin (surtout le deuxième épisode). Mais visuellement c’est incroyable. Mélange de prise de vues réelles, d’images de synthèse et de dessins, c’est esthétiquement très proche d’un livre d’illustration. Il y de nombreuses surprises, des idées dans tous les coins. Bref ; c’est beau, et classe. Par contre le film est peut-être un peu sombre pour les tout-petits (on a une imagerie gothique), donc le mieux c’est pour les 8-14 ans. Mais même pour nous c’est bien. Au moins du niveau de la cité des enfants perdus.

Concernant les expos, on avait des dessins sur Jules Verne (jolis), beaucoup d’illustration d’un certain Aleksi Bercot avec de très impressionants Spawn et autres cartes magic (très apprécié du public), quelques vieux dessins de Metal Hurlant (mais pas très mis en valeur), et des mattes painting de films (intéressant). Le plus rigolo : des statues au désign très spatial, et un photomaton qui prenait 30 photos en 2 secondes pour faire un flip book

Ensuite, dernier film pour s’achever : Nothing de Vincenzo Natali (Cube, Cypher). Une très bonne surprise, et un film très drôle. L’histoire deux losers, parvenus au paroxysme de l’échec de leur vie, refusent le monde, et le monde disparaît, à l’exception de leur maison. Comment vivre quand il n’y a plus rien autour ? Ce film fait beaucoup penser à une relecture du théâtre de Beckett par le cinéma indépendant américain. La grande force du film, c’est de pousser son idée jusqu’au bout, c’est à dire jusqu’à un finish très minimal (faut rester après le générique). C’est aussi un film intéressant sur l’amitié et l’agressivité du monde extérieur. Un film qu’il faudra voir s’il sort un jour en France.

Bref, les Utopiales c’était super (à part le film de Herzog), vivement l’année prochaine

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