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New York Masala
Un film indien de Nikhil Advani (2005) avec Preity Zinta (Naina), Shah Rukh Khan (Aman), Saif Ali Khan (Rohit)...
Par Coin-Coin , le dimanche 15 mai 2005.

Au Publicis Cinémas (129 bd des Champs-Elysées).

L’histoire  :

Naina, étudiante indienne new-yorkais, semble depuis la mort de son père porter le poids de sa famille sur ses épaules : une grand-mère acariâtre, une mère écrasée de dettes, et une petite demi-sœur. Elle se concentre sur ses études et n’a que deux amis : Sweetu, la copine boulotte, et Rohit, le célibataire invétéré dragueur. Elle ne pense pas à l’amour...

C’est alors que s’installe juste en face de chez elle Aman, joué par la star absolue en Inde Shah Rukh Khan. Évidemment, il tombe fou amoureux de la donzelle : il chante, pleure et drague de façon exaspérante - mais non dénuée de second degré - sur le thème « je suis ton ange gardien  ». A force d’insister, il parvient à la faire sourire, lui conseillant sans cesse de cueillir le jour, mais à l’indienne. On comprend à la fin du film pourquoi il est si pressé.

Je vous préviens : la fin n’est pas comique.

L’avis du spectateur  :

Si vous avez prévu d’aller au resto indien après, mauvaise idée : ça dure trois heures. Si vous n’aimez pas le Bollywood pur jus, si votre républicanisme s’offusque au moindre kitsch, n’y allez pas.

Pour apprécier, il faut un peu de second degré, dont les Indiens ne sont certes pas dépourvus. Quelques scènes font bien fonctionner un honnête comique de situation et de caractère. Mais surtout... Vous vous souviendrez des scènes chantées et dansées, mémorables. Outre une reprise du thème-star de Lagaan (autre Bollywood), une reprise à l’indienne de Pretty Woman, musique mélangée, en chorégraphies roulé-boulé avec ventres nus et biscotos indiens : tordant ! N’oublions pas non plus les mimiques terribles des beaux gosses indiens, comme la première arrivée de l’ « ange gardien » filmé de dos au ralenti pendant deux minutes, tandis qu’il se passe trois ou quatre fois la main dans les cheveux...

Toutefois les Indiens parfois semblent perdre leur second degré, lorsqu’il faut être triste par exemple. Nul doute qu’il y eut beaucoup de mouchoirs dans les salles de Delhi. Tout cela est fort drôle les trois ou quatre premières fois où les acteurs fondent en larmes à tout propos, au fil des déconvenues amoureuses. Mais l’intrigue sombre dans le mélo le plus guimauve possible : pour échapper à l’ennui, essayer de trouver drôle le mélo bollywoodien. On y arrive souvent, mais trois heures, c’est long !

Enfin, on peut rire aussi de la représentation indienne de New York : une famille criblée de dettes habitant une splendide villa, filmée au milieu d’un lotissement verdoyant... On peut aussi s’intéresser à certains aspects typiquement indiens de l’intrigue : la charge anti-chinoise révélant les tensions commerciales actuelles, l’obsession du mariage honnête, le parti-pris pro-penjabi et la guéguerre entre régions indiennes, et, plus surprenant, un film chrétiennement prosélyte : c’est le côté New York de la chose, sans doute.

En bref, en sortant, épuisé, lassé mais tout de même heureux, vous n’aurez qu’une envie : vous faire un petit resto indien  ; mais il sera fermé. ?

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