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Moins que zéro de Bret Easton Ellis

Par Le Grand Chef , le dimanche 4 décembre 2005.

ça vous laisse comme une envie de vomir dans la bouche, ça vous démotive pour 20 bonnes minutes, ça peut même vous empêcher de dormir la nuit. Bon courage.

L’auteur d’American Psycho avait 21 ans quand il écrivit Moins que zéro, à l’époque salué comme un nouvel Attrape coeur (perso, je préfère Salinger, mais bon, je préfère NY à LA, je suis normale quoi).

Ses héros en ont à peine moins, sont beaux, tous beaux que c’en est fade à mourir, s’ennuient donc se piquent, sniffent, violent, boivent et regardent la télé ou crament au bord de la piscine. Acteurs (qui le sont parfois réellement) interchangeables de pages en pages, dont les courts surnoms marquent si peu la mémoire qu’on en finit tout paumé. Le narrateur est l’un d’entre eux, qui observent toutes les scènes y compris les plus obscènes (âmes sensibles, ne pas lire la fin) et ne sait pas pourquoi il le fait.

Le talent, puisqu’il faut bien chercher des qualités à un livre qui vous fait de l’effet, du roman, est d’utiliser un style aussi détaché que les protagonistes qu’il anime. Dans une Californie des années 80, cette indifférence et cette superficialité, nées d’une écriture sans artifice, conduisent à la nausée, mais là je me répète.

Bref, pour lecteurs au fond du trou.

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