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5 disques pour 2005

Par Benjamin S., Jeuniste du prix et de la mornographie , le dimanche 19 mars 2006.

Cinq disques pour 2005

2005 a été ce qu’on peut appeler une grosse année musicale. Le début d’année a été fabuleux, le milieu et la fin pas mal. Pas un mois sans un gros disque, vraiment la classe . On a eu le retour de Nine Inch Nails, de Fiona Apple, de Kate Bush, de Madonna, on a eu les nouveaux groupes anglais, des tas de groupes émos à mèches et des métalcoreux adeptes de kds (karaté dance style) super tatoués. La totale. La seule chose qu’on a pas eue, c’est le nouveau Portishead, mais peut-être avant que nos os ne rouillent au fond d’une décharge nucléaire à Tijuana. Peut-être.

En attendant, fallait garder cinq titres, alors comme c’est moi qui choisis, ce sera pas surprenant, mais je ne demande qu’à ouvrir le débat. Je suis assez proche par exemple de la liste du magazine Allemand Visions, qui est un très bon magazine (mais en Allemand, alors que moi j’écris en Français). Par ailleurs, il faut prendre en considération que je suis loin d’avoir tout entendu cette année, donc m’en voulez pas.

1 - The Mars Volta : Frances The Mute

Frances the mute est un album tronqué, parce que la maison de disque voulait pas sortir un double. Résultat, le premier morceau s’est retrouvé en face B du single The Widow. Avoir ou pas ce morceau ne changera pas votre avis sur ce disque, mais peut rajouter 15 minutes de bonheur à votre écoute. Frances the mute donc, est le disque des derniers surréalistes de cette terre. Breton, Max Ernst, Bunuel, tout ça. Résultat, ça va partout. Rock, flamenco, salsa, émo, chaos-core, ambiant, drone, ballade, free-jazz, mariachis, Morricone : tout est dans ce disque. Le plus fort, c’est la cohérence et la fluidité de l’ensemble, trouvée dans la prise de temps. Les morceaux sont longs, mais on s’ennuie moins dans 15 minute de Mars Volta que dans les 3 minutes du single de Madonna . Il serait paresseux de dire que c’est du prog-rock, encore plus de dire que c’est du Santana. Parce que c’est tout, en fait, c’est le cosmos. Et c’est l’émotion aussi. Frances the mute est un disque qui fait danser, qui fait rêver, qui fait crier. Bref, ça tue.

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C’est un peu chargé mais ça représente bien

2 - Nine Inch Nails : With Teeth

Reznor est définitivement clean, et ça s’entend. Il avait dit que ce serait sincère, mais on l’avait pas entendu comme ça. With Teeth est son disque le plus accessible et pop. Mais on a beau l’écouter, et le réécouter, les morceaux ne s’épuisent pas. Only, the collector, plus un final ahurissant, des tubes, des tubes, encore des tubes. Bref, c’est la classe.

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3 - The Blood Brothers : Crimes

Burn Piano Island, pour beaucoup de gens, était trop : trop screamo, trop homosexuel (la scène hardcore n’était peut-être pas prête), trop chaotique, trop tout. Alors pour Crimes, les frères de sang (ou du sang) se sont calmés, ont mis de la structure. Ca reste très particulier, très fort, mais on comprend tout. Ca sonne un peu comme un cabaret à Dresde sous les bombardements, ça parle de rats qui mangent ta petite amie de l’intérieur, de baisers échangés à une pendaison. Ca danse et ça baise, et ça tabasse aussi. Bref, les blood brothers rendent le latex toujours plus sexy.

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C’est laid mais le disque est mieux

4 - Maximo Park : A Certain Trigger

Il fallait un groupe anglais, et comme j’ai pas de Franz Ferdinand à la maison, autant y aller. Tandis que Morrissey s’autoparodie, Maximo Park revient sur les Smiths, et prend cette histoire très au sérieux. Alors, bien sûr, on sait depuis longtemps qu’on est pas sérieux à 17 ans (Alizée l’a bien dit), et même à 27, que porter des chemises sous son pull, ce n’est pas sale, tous ces thèmes essentiels à la pop anglaise. Et on ne saura jamais pourquoi elle est partie. Il n’empêche que, voilà, cinq singles, cinq tubes, une guitare qui sonne plus comme Johnny Marr que ce qu’il fait en solo, un chant avec un accent so british. Bref, les étudiantes de Sheffield n’ont qu’à bien se tenir.

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La classe anglaise jusque dans la pochette

5 - Bright Eyes : I’m wide awake, It’s morning.

Trois constatations. Premièrement, si les majors ont bu la tasse cette année, c’est aussi parce que les meilleurs disque sont chez les indépendants. Exemple avec Bright Eyes, le projet de Connor Oberst, sorti sur son label Saddle Creek, qui a réussi a placer deux singles sortis simultanément à la première et deuxième place du top 50 ricain. Deuxièmement, on dit beaucoup de mal des américains, mais eux ont Bright eyes et nous on a Raphaël. Pas de quoi frimer, donc. Troisièmement : Johnny Cash est mort trop tôt, parce qu’il y a là quelques chansons qui n’auraient pas dépareillées à son répertoire. Bright eyes, c’est de la country-folk, mais pas comme Nick Drake, peut-être plus comme Neil Young (cf. Emmylou Harris qui fait des chœurs), mais je connais mal. Une musique très simple, très épurée : une guitare acoustique, une voix au bord de la rupture, et des textes qui font frissonner. Difficile d’écouter Lua ou At The Bottom Of Everything ou First Day Of MY Life, sans vibrer, voire même pleurer (essayez au casque, ça marche mieux). Bref, si vous avez aimé Garden State, ou si vous voulez consoler la petite Jenny, si loin de son Ohio natal, allez-y sans hésitation.

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Donc voilà pour les cinq . Très près de ces disques, je tiens à attirer l’attention sur le rock Hegelien de And You Will Know Us By The Trail Of Dead auteur du très ambitieux Worlds Appart, sur le Drawning Number 9 de Björk, extrêmement étrange, mais très motivant, le Lullabies To Paralyze des Queens Of The Stone Age, pas au niveau de Songs for the deaf, certes, mais puissant quand même, la classe du dernier Gorillaz, la finesse du dernier Fiona Apple,la mélancolie de Françoiz Brrr, la classe d’Arthur H, bref, comme on dit, cette année, les artistes ont envoyé du gros.

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