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Promets-moi
Promets-moi
Un film d’Emir Kusturica Avec des acteurs inconnus en France sauf Miki Manojlovic Si vous avez raté le début Tsané habite avec son père dans une ferme paumée au milieu de nulle part. La seule autre habitante du village est une institutrice à gros nichons filmés avec gourmandise par le réalisateur (clin d’œil à Russ Mayer ou Andy Sidaris ?). Quand l’école est fermée par l’inspection académique, il est temps pour Tsané de partir pour la ville. Son père lui fixe trois objectifs : ramener une icône de Saint-Nicolas, un souvenir, et une femme à épouser... Amis de la subtilité, bonjour Avant tout comédie de mariage, le film suit les aventures du père qui flirte avec l’institutrice qui elle-même est courtisée par le fonctionnaire de l’éducation nationale, et de Tsane qui cherche une femme, et qui va la trouver : elle est fille d’une institutrice-prostituée (La promesse aurait mérité le prix de l’éducation nationale à Cannes). Celle-ci est dans le trouble car elle est à son tour courtisée par un affreux mac. Il faudra donc la sortir de ce pétrin. Comme c’est du Kusturica, ça tourne vite au bordel : des animaux en abondance, des mafieux débiles se tirant dessus en abondance, des plans-nichons à gogo, et de la musique tsigane. Bref, la routine. Au final, le film est une farce : les gags sont beaucoup plus scatos que dans les autres films de Kustu, avec notamment un Miki Monoilovic en roue libre totale, faisant passer Defunès pour un acteur ayant appris à jouer auprès de Karl Dreyer. Le voir pisser au plafond, enculer des dindons, ou échafauder un projet de twin towers en pleine Serbie est une expérience extrême. La morale est simple : faîtes l’amour pas la guerre ! Tout se finit par un beau mariage, et par une émasculation de ce salaud de proxénète. Et sinon c’est bien ? Promets-moi n’est pas le meilleur film de Kusturica. Si l’histoire est sous certains aspects plutôt fraîche, les jeunes acteurs pleins de vitalité, et si la folie du maître est toujours présente à l’écran, il n’en reste pas moins que le film souffre de deux gros défauts : un certain manque de rythme doublé d’une musique pourrave. En effet, les farces les meilleures sont les plus courtes, et Promets-moi dure 2h17, soit au moins quarante minutes de trop. Trop de bordel tue le bordel, comme on dit. Le tout est peu soutenu par une musique poussive composée par le fils Kusturica. Pas de tubes à la hauteur d’un pitbull terrier à se mettre sous les dents cette fois-ci. Voilà qui nous donne envie de crier : rendez-nous Goran Bregovic, à bas le népotisme ! Bref, un film plutôt sympathique, mais beaucoup trop long et gras, réussissant l’exploit d’être à la fois hystérique et mou. Mais n’est-ce pas le propre des grands réalisateurs, que de rendre possible l’impossible ? Les affiches sont tirées du site fan-de-cinema.com
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