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Nolita : un disque de Keren Ann
Plus sérieusement, si on avait découvert avec not going anywhere que : Nolita tente la synthèse de la période française (le très bon « biographie de Luka Phillipsen » et le somptueux « Disparition ») et de la période anglaise, plus tonique et sèche en arrangements (comparez les morceaux originaux et les reprises dans not going anywhere). En clair : elle chante en Français et en Anglais, certains morceaux auraient eu leur place sur la disparition (le très beau « l’onde amère »), et d’autres pas. Ce qui ne veut pas dire que Keren continue sur son élan et nous ait sorti un album de pop péchu et bienveillant. C’est qu’à New York, on imagine bien qu’elle n’a pas écouté que Chet Baker, et qu’un farceur lui a mis un My Bloody Valentine dans son i-pod. Ainsi, le son devient vaporeux, les mélodies se ralentissent (le long et ouateux « Nolita »), la voix se fait moins nette (on ne distingue pas de suite quand elle chante en anglais ou en français). En fait Keren Ann n’a plus ni corps, ni voix, elle n’est qu’une substance éthérée, un souvenir diffus d’un beau rêve. Encore plus fort que la disparition, cet album aurait pu s’appeler la sublimation (au sens chimique). On pense aux films de Sophia Coppola, à ce spleen diffus qui atteint des gens qui ne devraient pas être à plaindre. En clair, si vous avez aimé la bande son de Virgin Suicide, et de Lost In Translation, et que vous n’êtes pas allergique de base à la hollandaise la plus francophone du monde, alors ce disque est pour vous. 9/12 |
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Mes oreilles sont cassées
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