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OSS 117

Par Benjamin S., Jeuniste du prix et de la mornographie , le dimanche 26 mars 2006.

OSS 117, un film de Michel Hazanavicius avec Jean Dujardin, Aure Atika, Bérénice Béjo, et plein de gens. Vu en avant première au Gaumont en présence du réalisateur et des acteurs principaux. Sortie pour les vrais gens, un jour en Avril

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La classe, ce n’est pas qu’être chic dans la façon de s’habiler

OSS 117, c’est un nouveau film de la série kitch de films d’espionnage des années 50-60, par le dialoguiste de la Classe américaine (George Abitbol), avec l’acteur de Brice de Nice et les seins d’Aure Atika, qui sont ma foi toujours aussi beaux. Et au fond, ce n’est rien de plus, mais rien de moins non plus. On pourrait dire beaucoup sur les tautologies, mais Heidegger l’a dit : penser en cercle, ce n’est pas sale.

Donc, explication : d’un côté : Michel Hazanavicius : il aime : les blagues sur les pédés (souvenirs de jokari, sauna avec des russes, et blagues sur le kiki), les dialogues qui foirent (un nombre de blancs assez spectaculaire) et les images d’époque (le film a une image crade années 60 très bossé, des fonds bleus en voiture bien débiles) plus quelques running gags, et un ou deux nazis bien placés.

D’un autre côté : Jean Dujardin : il aime : chanter (une reprise bien débile d’une certaine chanteuse égyptienne, je ne vous en dis pas plus), faire des mimiques stupides, avoir des personnages bêtes et égoïstes mais pas méchants.

Enfin : film d’espionnage oblige, il y a des babes : ici Aure Atika et Bérénice Béjo, ultra convaincantes (et assez dénudées dans des gags très fins, très drôles).

Sous-conclusion : déjà, on a là un bon film commercial.

Le truc qui est vraiment bien, c’est qu’OSS 117 n’est pas une de ces parodies où on a un héros débile qui réussit malgré lui, style Johnny English ou agents double zéro.

Non, OSS 117 est un super-héros français, qui est à James Bond ce que Super Dupont est à Superman. Il aime René Coty, la grandeur de l’empire Français (le film se passe en 1955), est hyper méprisant envers les Egyptiens, et surtout il ne comprend absolument rien aux spécificités culturelles locales, bref il est franchouillard au possible.

L’intéressant est qu’on peut tout aussi bien y voir une comparaison avec un certain pays qui aurait voulu récemment imposer la démocratie à un autre pays arabe, sans prendre aucune spécificité culturelle du pays en compte, ce qui aurait conduit à un gros foirage. Il est ainsi possible qu’OSS 117 soit une critique très subtile de la guerre en Irak, ou une critique encore plus subtile des Français qui se croient super experts en ces matières et prompts à donner des leçons alors qu’on s’était pas montré à notre avantage à l’époque, ou peut-être que c’est juste une reproduction un peu exagérée de l’imaginaire français des années 50. Je n’ai pas la réponse à ça, vu que j’ai pas pu parler longtemps avec le réalisateur. Faut dire qu’il y avait Jean Dujardin à côté, et que j’ai failli mourir étouffé par la foule.

Beaucoup de questions, donc.

Reste une certitude : si vous avez aimé la Classe américaine (surtout) et / ou Brice de Nice (mais c’est moins important), vous aimerez OSS 117. On rit beaucoup, et les gags sont suffisamment bien faits pour toucher à plusieurs niveaux : qu’on soit beauf ou intello, chacun en a pour sa compréhension.

Bref, si vous devez aller au Gaumont cette année, voilà une bonne occasion.

P.S : j’ai enregistré le débat d’après film sur mon portable, mais j’ai pas le convertisseur pour mettre le résultat en mp3 : dès que je l’ai, je poste le résultat.

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